

Paris et l'Ile-de-France en manque d'anticipation efficace.
Quelle gestion de crise en cas d’épisodes météo exceptionnels ? Des crises telles que celle que nous traversons se sont déjà produites au cours des dernières années, à Paris comme dans les autres capitales européennes. Il ne semble pas qu'on en ait tiré tous les enseignements. Dans les premiers jours de mars 2013, Paris est blanchi en l’espace d’une journée et toute une nuit, mais c’est à Lille qu’on enregistre les conséquences les plus sérieuses, la Picardie, la Manche le Calvados aussi… Le gouvernement déclenche un plan d’urgence il demande aux préfets de prendre tous les moyens…On passe de la vigilance orange a la vigilance rouge. Mais l’épisode qui a été le plus marquant, c’est celui de décembre 2010 qui frappe une bonne partie de l'Europe...En Ile de France, en une journée, les habitants de la région parisienne ont l’impression que tout s’arrête progressivement : bus, RER, trains et camions en périphérie, on enregistre 425 km de bouchons, puis des avions cloués au sol. Un épisode de pagaille qui se transforme en paralysie de la circulation. Une impression de chaos général.
Ce qui s’appelle un état de crise devant lequel les pouvoirs publics réagissent comme ils peuvent.
Et pourtant ce n’est pas une fatalité. C’est ce que montre clairement un rapport commandé par Matignon sur cet épisode des 8 et 9 décembre 2010. Il permet de comparer les réactions et dispositifs de crise ailleurs, principalement en Europe. Il montre qu'il n'y pas de fatalité à ce que des chutes de neige en hiver provoquent une crise de cette ampleur. Ce que montre ce rapport, c’est que Paris et la région parisienne sont les seules à connaître la répétition de telles situations de blocages. Ailleurs, on parle de "procédures spéciales" à mettre en oeuvre. On anticipe vraiment la gestion de difficultés propres aux intempéries hivernales.
Les autres capitales européennes font-elles mieux ?
Pour plusieurs capitales en tout cas. Le fait de disposer d’informations plus fiables sur la tenue au sol de la neige, de produits qui seraient plus efficaces , de stocks stratégiques qui soient suffisants et utilisés à temps, ou ce peut être, comme l’a fait Madrid, la réalisation d’aménagement d’aires de stockage spécifiques en amont de Madrid….Mais surtout c'est la disposition de personnels d’astreinte à proximité des zones sensibles, la vérification préventive et systématique des matériels de secours, ou encore des modes d’intervention qui permettent de mieux faire travailler ensemble sapeurs-pompiers et bénévoles de la sécurité civile…
Que faudrait-il faire en France ?
Il faudrait concevoir et rôder un véritable dispositif global d'anticipation qui privilégie l'action sur le terrain et le principe de proximité. D’après ce rapport tous les opérateurs ne sont pas performants dans la gestion de ces crises…Faute aussi d’une coordination efficace entre les parties prenantes. A Londres et à Berlin, on a adopté une centralisation en un seul point de toutes les informations concernant les transports à l'échelle de l'agglomération et la mise à disposition de tous les acteurs et du public de ces informations. Pour l'Île de France, cela supposerait un échange d’information plus poussé entre collectivités et opérateurs de transporteurs. Et là intervient la répartition des rôles de chacun…Une affaire de gouvernance entre l’Etat et les autres instances.
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