

...mais des dépenses sociales sur fonds publics.
Avec l'annonce de Gérald Darmanin d'un "plan de départs volontaires dans la fonction publique", c’est la question du coût financier qui est de nouveau posée . Question très sensible, on le sait, qui fait dire à certains que la France détiendrait la palme de l’emploi public. C’est une observation qu’on entend souvent. Avec une fonction publique importante, elle alignerait un nombre de fonctionnaires supérieur aux autres, voire excessif selon les sources. Le problème , il est de savoir comment on mesure cette situation. Comme la plupart des études sont très partielles, avec des indicateurs contestables, on est guère avancé…Il en est une tout de même qui est sortie il y a quelques semaines, sur la base de données internationales de l’OCDE et de l’office européen des statistiques …. Cette étude, à l’intitiative de France Stratégie, a le mérite de croiser des données à l’échelle européenne. Et que montre-t-elle ? Que oui, la France a un taux d’administration élevé: 89 fonctionnaires pour 1000 habitants. On est bien au dessus de la médiane qui est de 70 %. Pour autant, elle est suivie d'assez près du Royaume Uni et de l’Autriche. Ainsi, elle ne se distingue donc pas radicalement.
En revanche, si l’on part de la population active, celle qui est en âge de travailler, critère plus pertinent, on voit qu'avec 14 % la France se rapproche des pays scandinaves qui ont les taux les plus élevés de la planète. Du coup, elle n’est peut-être pas sur la plus haute marche du podium de l’emploi public, mais elle se retrouve tout de même dans le haut de l’affiche.
Pourtant les gouvernements précédents ont diminué l’emploi public
Plus ou moins, et de manière inégale selon les secteurs…Mais ses voisins européens ont aussi engagé des réductions d’effectifs. Ils l'ont fait sous diverses formes…Il y a ceux qui, comme la Suède les ont lancées il y a plusieurs décennies, dans un environnement de forte croissance, ce qui est plus facile, et pour la plupart sur un mode progressif…Non pas en taillant à la hache dans les effectifs, mais en ne remplaçant qu’un départ sur deux et, surtout en changeant le système de l’intérieur : par la modification du statut de la fonction public, en jouant sur les contrats, en les rapprochant du privé, en rendant les licenciements possibles …C’est ce qui s’est passé aux Pays-Bas, au Danemark, en Finlande aussi où les services publics ont été progressivement remplacés en agences puis en sociétés anonymes…La Suisse elle aussi après un référendum au bout de quoi ce n’est plus le principe d’ancienneté qui prime dans une carrière qui n'est plus forcément à vie. Et puis il y a le cas de l’Italie où le statut de la fonction publique ressemble maintenant à celui des employés du privé.
La France aurait-elle intérêt à imiter l'un de ces modèles ?
Elle s’en inspire en partie, à ceci près que cela ne peut produire de résultats que s’il y a un consensus minimal. Consensus d’autant plus nécessaire que la mise en œuvre prend du temps. Et d’autant plus difficile que , si la France n’est pas la championne de l’emploi public, elle l’est en revanche pour le montant des dépenses publiques de protection sociale ( allocations, pensions et indemnités santé, famille, retraites, chômage). C'est la question de l'importance des transferts sociaux ...L’autre grand chantier de réforme de la sphère publique.
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