Les menaces de guerre commerciale font tanguer les marchés

Des places financières de plus en plus nerveuses en Europe.
Des places financières de plus en plus nerveuses en Europe. ©AFP - Eric Piermont
Des places financières de plus en plus nerveuses en Europe. ©AFP - Eric Piermont
Des places financières de plus en plus nerveuses en Europe. ©AFP - Eric Piermont
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Des risques pour la croissance faute de visibilité.

Assiste-t-on au début d’un retournement sur les marchés financiers ? La baisse générale des bourses américaines, asiatiques et européennes hier pose question : elles ont cédé sous le coup des dernières menaces américaines visant les investissements chinois. Et ça pourrait durer: nous ne sommes peut-être qu’au début d’un cycle. C’est que les investisseurs n’apprécient  pas les coups de klaxon de la maison blanche qui retentissent jusque dans les salles de marchés comme des avertissements qui ne sont pas sans frais. Cela étant, ce ne sont pas non plus des craquements  forts, mais tout de même : le Nasdaq qui perd plus plus de 2 %, le  Cac 40 presque autant, plus encore sur les autres places européennes, un peu moins en Chine…Mais partout des reculs sensibles de valeurs boursières, notamment chez les constructeurs automobiles. Cela pourrait durer un bon bout de temps car si une guerre commerciale devait s’installer, les turbulences  auraient toute chance de s’amplifier...Voilà plusieurs semaines d'ailleurs que les signes se multiplient de la part des investisseurs par peur ou  agacement…

De là à remettre en cause les perspectives de croissance, est-ce vraiment envisageable ? 

On n’en est pas à ce stade. De récentes études viennent de montrer que le chiffre d’affaires du CAC 4O a atteint plus de 1300 milliards d’euros en 2017, soit une hausse de 5 %, ce qu’on avait pas vu depuis longtemps ! Et la plupart des sociétés de l’indice de référence ont vu le cours de leurs actions progresser fortement.  La croissance est bien revenue, quand bien même le paysage a bien évolué depuis la crise de 2008 : ces mêmes sociétés sont allées la chercher hors d’Europe cette croissance. Le risque, maintenant, c’est que les investisseurs reconsidèrent leurs positions et cela un peu partout dans le monde, faute de visibilité !  

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Ce qui pourrait se traduire comment ?

Par un retour vers les obligations notamment allemandes, mais aussi américaines ou bien les devises type yen ou franc suisse qui jouent le rôle de valeur refuge. Tout cela plus ou moins corrélé avec les inquiétudes que fait renaitre une remontée de l’inflation…Déjà aux Etats-Unis, avec des tensions inflationnistes qui  pèseraient forcément sur le pouvoir d’achat des consommateurs, mais aussi sur les marges des entreprises.  Ce qu’il faut bien voir c’est qu’on est dans un jeu à plusieurs facteurs susceptibles de se tendre un peu plus sous l’effet d’événements politiques : après les élections italiennes et le changement de gouvernement espagnol qui ont fait réagir les marchés, il ne faudrait pas que l’incertitude gouvernementale gagne l’Allemagne car elle joue un peu comme la soupape de sécurité financière de l'Europe. Le vrai pôle de stabilité en somme.

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