USA 5: Wall Street roule pour Hillary

Wall Street a financé 21 des 159 millions de la campagne d'Hillary
Wall Street a financé 21 des 159 millions de la campagne d'Hillary - Mike Segar
Wall Street a financé 21 des 159 millions de la campagne d'Hillary - Mike Segar
Wall Street a financé 21 des 159 millions de la campagne d'Hillary - Mike Segar
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En 2008 les contribuables américains ont payé 700 milliards de dollars pour sauver le secteur financier, mais les candidats à la primaire avancent timidement sur cette question, sauf Bernie Sanders, le seul candidat à ne pas être financé par Wall Street.

700 milliards de dollars pour sauver les banques. On trouve ce chiffre sur le site de Bernie Sanders, le seul candidat à proposer une vraie rupture avec Wall Street. C'est l'une de ses grandes différences avec Hillary Clinton. Voir ici un article édité par un journal gratuit indépendant diffusé dans les rues de Raleigh, Le Triangle Free Press, et intitulé : Regulating Banks vs. Displacing them.

Bernie Sanders promet dès son arrivée au pouvoir un "too big to fail too big to exist Act". Autrement dit, une loi pour démanteler les plus grandes banques qui totalisent, il le répète à chacune de ses interventions: 60% du PIB américain, les deux tiers des cartes de crédits, et 95% des produits dérivés. Taxe financière, plafonnement des intérêts à 15%, encadrement des bonus, encouragement à la création de banques locales ("community banks"), voilà son programme en gros.

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La famille Clinton aime la finance et inversement...

Face à lui, Hillary Clinton marche sur des œufs sur cette question, car elle est LA candidate de Wall Street. En 2008 déjà, les employés de la finance ont été les troisièmes plus gros contributeurs à sa campagne, sur 159 millions de dollars levés pour cette campagne, 21 viennent du secteur financier, son mari Bill Clinton donne régulièrement des conférences chères payées pour Bank of America, Goldman Sachs, HSBC. Elle même a gagné 3 millions de dollars pour [12 discours payés par 12 institutions financières](http:// https://theintercept.com/2016/01/08/hillary-clinton-earned-more-from-12-speeches-to-big-banks-than-most-americans-earn-in-their-lifetime/) de Wall Street entre 2013 et 2015. Ci dessous, une vidéo issue d'un débat avec Sanders où elle répond à cette question.

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Bien obligée de défendre Main street contre Wall Street, c'est à dire les citoyens, contre les financiers, son programme est le plus détaillé sur la question : 10 pages de propositions très précises qui donnent un aperçu de ce qui n'a pas changé, voir a empiré depuis 2008. Les instances de régulation ont vu leur moyen baisser, le département de la justice a perdu 4000 emplois, le gendarme des marchés a un budget de 200 millions pour surveiller un marché de plus de 400 000 milliards de produits dérivés, et pour leur fraudes, les banques s'en sont tirées avec des amendes, 200 milliards de dollars au total, mais leurs dirigeants n'ont pas été inquiétés. Ce qu'elle propose c'est une amélioration dans la continuité de la législation précédente, le vrai danger, selon elle, vient des Républicains qui feront sauter toutes les récentes régulation, s'ils reviennent au pouvoir.

La finance? Pas un mot chez les Républicains

Sur la finance, les deux candidats républicains en tête pour les primaires, Ted Cruz et Donald Trump ne proposent rien sur leur site de campagne. Ce n'est pas une question (issue) pour eux.

Au début des primaires, Ted Cruz avait cherché à occuper le créneau: "mon ennemi c'est la finance". Il critiquait le sauvetage des banques, et le copinage, mais il a vite été rattrapé par ses liens personnels avec Goldman Sachs, chez qui sa femme travaille, et un prêt de cette même banque qu'il a avait omis de signaler à la commission électorale. Depuis, il est plus taiseux sur le sujet.

Quant à Donald Trump, il n'est pas financé par Wall Street pour cette campagne, mais Wall street l'a aidé à bâtir son empire, et Wall Street l'a surtout sauvé lors de ces trois faillites. Parfois, bien obligé de contenter les mécontents, il accuse les fonds spéculatifs d'être irresponsables ("to get away with murder") mais en même temps il a déjà proposé au patron de l'un d'entre eux, Carl Icahn d'être son ministre des finances, s'il était élu.

Pendant ce temps, Wall Street spécule...

Dans les tours de Manhattan les traders, eux ont fait leur choix. Une application permet d'acheter des actions Clinton,Trump Sanders ou Cruz. Le 6 avril, Hillary côtait à 59 cents, contre 17, 16 et 15 cents pour les trois suivants. Aujourd'hui sa côte a encore augmenté, elle est à 61 cents, contre 19 pour Trump, 11 pour Cruz et 10 pour Sanders. J'ai tenté de participer, mais il faut être aux Etats Unis pour jouer... euh je veux dire spéculer.

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