

Depuis l'élection de Donald Trump, les bourses mondiales sont au plus haut. Sa première conférence de presse a semé le doute sur les valeurs pharmaceutiques, mais pour le reste, les investisseurs sont confiants dans l'avenir.
Ce fut l'une des surprises de cette élection. Contrairement à ce qui avait été anticipé, les marchés financiers américains ne se sont pas effondrés avec l'élection du candidat le plus fantasque que l'Amérique ait connu. On avait prévu la panique, et c'est le contraire qui s'est passé. Depuis le 8 novembre, les indices de Wall Street sont à leur plus haut historique.
Deux explications à cela. Les marchés s'étaient inquiétés de sa possible victoire avant qu'elle n'arrive, et ils n'ont pas été choqué quand elle s'est avérée. De plus les premières déclarations de Donald Trump, le matin même des résultats, les avaient plutôt rassuré. Le milliardaire s'y était montré mesuré et consensuel.
Il avait alors donné le sentiment qu'une fois au pouvoir, il n'appliquerait pas ses promesses économiques les plus inquiétantes, du point de vue des investisseurs, notamment la promesse de faire la guerre à la Chine sur le terrain de la monnaie et du commerce et le protectionnisme à tout crin.
Bref, une fois élu, Donald Trump allait prendre un peu de hauteur et ne garder que la partie la plus stimulante de son programme, c'est à dire
- la baisse des impots pour les entreprises
- l'augmentation des dépenses publiques
- la dérégulation de la finance
C'est la deuxième explication à cette "love affair" entre Trump et les marchés qui se sont dit alors que cette politique, typiquement reagannienne, allait relancer l'économie, que ce serait bon pour les entreprises américaines, d'où la remontée de tous les marchés actions, pas seulement aux Etats Unis, mais même en France, puisque le CAC 40 a lui aussi gagné 10% en deux mois.
Ironie du sort, ceux là même que Donald Trump avaient pris pour cible pendant sa campagne, ont gagné des millions depuis sa victoire.
C'est le cas notamment du patron de JP Morgan, Jamie Dimon, un démocrate affiché, qui a vu la valeur de ses stock options bondir de 50 millions de dollars depuis le 8 novembre. Comme les stock options sont liées au cours des actions, c'est un mouvement général, et en tout les dirigeants des 30 groupes qui composent le Dow Jones ont vu leur richesse potentielle s'accroitre d'un milliard de dollars. Avouez qu'il y a de quoi tomber en amour.
Un milliards de dollars de gain
Après la première conférence de presse du président, la lune de miel se poursuit. Le Nasdaq, indice des valeurs technologiques, le Dow Jones, le CAC 40 américain, et le S&P 500, indice qui rassemble 500 grandes entreprises américaines ont tous fini en légère hausse de respectivement 0.21%, 0.5% et 0.28%.
Mais pendant la conférence en revanche, il y a eu des hauts et des bas. Le VIXX, un indice qui mesure justement la volatilité, qu'on appelle aussi l'indice de la peur a grimpé de 4% alors qu'il était à son plus bas historique.
Quand Donald Trump a expliqué qu'il allait "créer de nouvelles procédures d'appels d'offres pour l'industrie du médicament" dans le but "d'économiser des milliards de dollars", là, les traders ont pressé le bouton vendre, et toutes les actions du secteur de la santé et des biotechnologie ont reculé. Les voilà prévenu, ils sont la prochaine cible.
Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.
Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
Thank god, Donald Trump n'a pas plus détaillé son programme économique, ce fût une légère déception (l'euro s'est renforcé face au dollar, les bourses asiatiques ont ouvert en baisse le 12 janvier), mais au moins, les marchés financiers ont pu rester sur la vision idyllique de l'avenir.
Les doutes sur les conflits d'intérêt inédits entre l'empire Trump et le président Trump n'ont pas été levé, c'est un problème démocratique majeur, mais ça n'est visiblement pas une inquiétude pour Wall Street, qui n'en a cure. Ou, autre hypothèse, Wall Street est encore croc d'amour pour Donald. Dans les étapes de la relation amoureuse, on appelle cela la fusion ou l'aveuglement.
Dans cet article du Parisien, une carte interactive sur l'empire Trump.
L'équipe
- Production
- Journaliste
- Journaliste
- Journaliste
- Journaliste
- Journaliste