François Hollande en 2014, tellement loin du Bourget... Par Frédéric Métézeau

France Culture
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Très bonne année à tous !

Qu'il est loin et qu'il est ancien ce discours du Bourget... Il y a bientôt 2 ans, il y a un siècle, il y a une éternité…

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Au Bourget le 22 janvier 2012 François Hollande prononçait le discours qui allait mettre sa campagne sur orbite, un discours à gauche toute où l'adversaire désigné était la finance et où le candidat socialiste proclamait qu'au-delà de la crise il était encore possible de réenchanter le rêve français. Mais hier soir point de rêve, juste une cure de réalité :* "la crise s’est révélée plus longue, plus profonde que nous l’avions nous-mêmes prévu"* déclare François Hollande.

Au Bourget, aucune promesse de baisse des impôts et des déficits mais un simple engagement : maîtriser la dette mais hier soir : "les impôts sont devenus lourds, trop lourds, à force de s’accumuler depuis de nombreuses années" . François Hollande aussi en a ras-le-bol fiscal et promet de baisser les impôts. La dépense publique ? Il veut la réduire aussi avec ce grand mantra libéral :* "faire mieux en dépensant moins"* . Quant à la sécurité sociale, elle sera sauvée en luttant contre les "abus et les excès" mais alors que va pouvoir dire l'UMP à ce sujet en 2014 ?Comme au Bourget, l'emploi et la lutte contre le chômage demeurent au cœur de son action mais hier, plus aucun engagement sur la question. Oubliée l'inversion de la courbe, pas un mot sur les contrats de génération et les emplois d'avenir qui composaient la boîte à outils. Ils ne disparaissent pas, mais Hollande n'en parle pas, et il place au cœur de sa bataille pour l'emploi les entreprises à qui il propose ce pacte de responsabilité avec moins de cotisations et plus de simplification contre des embauches.

Alors qu'en ce premier janvier la TVA augmente pour financer le crédit d'impôt des entreprises, alors que nous entrons dans l'ère de la TVA sociale qui ne dit pas son nom, Hollande assume, amplifie et surtout verbalise son socialisme de l'offre.Reconnaissons-le, il nous a surpris par des vœux aussi politiques. Si tout 2014 est de la même facture il y a du remaniement dans l'air… Pas seulement parce qu'il vouudrait changer les personnes mais parce qu'il en faudrait des nouvelles pour assumer cette politique là.

Au Bourget il y a bientôt 2 ans, François Hollande évoque plusieurs fois ses futurs gouvernement, ministre et premier ministre, il explique que "présider la République, c’est respecter les compétences du Premier ministre" … Hier, pas un mot sur le gouvernement ni sur Jean-Marc Ayrault. Pire : "j'assumerai moi-même, la responsabilité et le suivi de ce programme d'économies durant tout le quinquennat" …Une façon de dire qu'il est le seul inamovible à son poste jusqu'à 2017.

Frédéric Métézeau

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