Les enjeux et les clés des municipales 2014, par Frédéric Métézeau

France Culture
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Les élections municipales se dérouleront les 23 et 30 mars prochains, c'est le scrutin qui mobilise le plus les électeurs français avec la présidentielle. Aux municipales en 2001 et 2008, 15% des villes de plus 10.000 habitants avaient basculé, 10% étant perdus par la majorité gouvernementale et 5% perdus par l'opposition. Rue de Solférino on espère donc ne pas faire pire et l'on fait de Marseille une priorité. Comme Paris en 2001, ce serait trouver un bel arbre pour cacher une vilaine forêt. La droite tient le même raisonnement avec Paris car reprendre la capitale suffirait à parler de municipales réussies. Il faudra aussi avoir l'œil sur les conquêtes fragiles de 2008. La gauche pourra-t-elle conserver Toulouse, Metz, Amiens, Saint-Etienne, Reims, Angers ou Argenteuil ? La droite gardera-t-elle Calais ou Mont-de-Marsan ? A Nancy, Avignon, Melun, villes à droite depuis très longtemps ; à Pau, Roubaix et Tourcoing à gauche depuis des décennies, les oppositions misent sur l'usure des pouvoirs locaux.Dans plusieurs villes tangentes, le résultat dépendra aussi de la bonne entente entre les différents partis de gauche mais aussi du Front National. A Hénin Beaumont, Fréjus, Béziers, Brignoles, l'extrême-droite peut clairement s'imposer mais dans des dizaines d'autres villes son maintien en triangulaire pourrait favoriser la gauche comme aux législatives de 1997 et l'on devrait très vite reparler du Ni-Ni et du front républicain dans les villes où le FN se retrouvera en duel face à un parti républicain. Autre débat qui agite les états-majors : faut-il "nationaliser" le scrutin ?* "On ne trompe personne à faire du local,* reconnaît un ministre, on sait si l'on vote à gauche ou à droite" . A l'inverse "il ne faut pas nationaliser le scrutin * estime un proche d'Harlem Désir, la mauvaise image de François Hollande et du gouvernement risquant d'égratigner les candidats socialistes". * Soit dit en passant, l'UMP n'est pas au mieux... et l'on voit bien que la dimension locale, la personnalité des candidats comptent énormément… Ainsi Bordeaux qui a massivement voté Hollande s'apprête-t-elle à réélire Juppé ; ainsi Aubagne ville communiste depuis des lustres a-t-elle voté Sarkozy en 2012.En 2008 le PS appellait au vote sanction contre Nicolas Sarkozy à la grande consternation de l'UMP, cette année c'est le contraire, tout cela est de bonne guerre car rien n'est encore joué et dans les états-majors, on constate que les électeurs de plus en plus indécis et volatiles, se décident de plus en plus tard. Les municipales jamais très favorables à la majorité en place n'ont jamais été un grand défouloir… Au contraire des européennes qui se dérouleront cette année le 25 mai.

Frédéric Métézeau

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