

Nous avons regardé ces courtes vidéos, diffusées à partir d'aujourd'hui et jusqu'à jeudi 23 mai sur les radios et télévisions publiques.
De prime abord, ces quelques dizaines de secondes de propagande (pardon : de communication politique) semblent avoir pour destin irrémédiable de faire zapper le téléspectateur. Ou à défaut, de l'accompagner dans le début de sa sieste.
Pourtant, ces clips ne sont pas dénués d'intérêt. Par leur forme, par les sujets qu'ils soulignent ou ceux qu'ils occultent, ils dessinent une époque politique.
Nous avons pu en voir une dizaine. Première tendance de ce cru 2019 : le recours aux stars - ou du moins aux vedettes.
C'est entendu, la campagne ne passionne pas les foules. Dès lors, au lieu de montrer le visage de Jean-Claude Juncker ou de Guy Verhofstadt à Bruxelles, place aux voix familières pour les téléspectateurs.
Ainsi, Josiane Balasko présente le spot du Parti communiste :
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Dans l'un de ses clips, la liste d'Europe Ecologie-Les Verts a fait appel à Noël Mamère, qui nous regarde au fond des yeux pour nous dire :
"Je suis venu vous demander aujourd'hui de vous engager".
Chez La République En Marche, la première personne à parler au téléspectateur, ce n'est pas Nathalie Loiseau (tête de liste), mais cet homme [extrait sonore]. Bernard Guetta, notre ancien confrère de France Inter !
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L'idée est d'effacer l'image d'une Europe garnie de technocrates inconnus et insipides. A la place, on vous propose à l'écran des figures connues et relativement populaires.
Scénario
Le fil conducteur de ces clips, quel que soit le parti, est en général le même.
Phase 1 : "voilà pourquoi ça ne va pas fort en ce moment".
Phase 2 : "demain ça ira mieux".
Phase 3 : "en particulier, si vous votez pour nous".
Cet enchaînement est utilisé par la liste de l'Alliance Royaliste [extrait sonore].
Moral
Cela dit, ces courtes vidéos tentent aussi de ne pas trop nous casser le moral.
L'objectif est tout de même d'amener le peuple français, pessimiste et sceptique, à se déplacer aux urnes. Alors la communication politique se transforme en ami qui vous tape dans le dos. Dans le clip du souverainiste François Asselineau, cela donne :
"Vers une France qui sourit... une France dont le cœur bat et qui recouvre enfin sa liberté... Une France qui s'ouvre à nouveau à l'égalité... Une France qui renoue avec la fraternité... Pour cela redressons-nous. Ayons le courage de dépasser nos peurs !"
Est-ce tout ira mieux demain ? En tout cas, s'il y a déjà une chose qui va déjà mieux, c'est la réalisation de ces clips.
Historiquement, la plupart des partis bâclaient sans états d'âme ces petits films destinés à passer sur France 2 à 23h15.
Cette fois-ci, les films sont soigneusement réalisés. Variation de plans. Bande sonore choisie avec minutie. Utilisation de drones pour montrer les vertes prairies françaises... Tout y est.
La vidéo produite par la France insoumise tient même du court-métrage, avec son histoire, son intrigue, ses protagonistes :
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Comment expliquer cette montée en gamme du clip de campagne made in France ?
Bien sûr, le matériel audiovisuel coûte moins cher, le savoir-faire technique s'est démocratisé, mais surtout :
ces petits films ne sont plus uniquement destinés à la case de nuit du vieux poste de télé... Ils sont aussi des outils efficaces sur les réseaux sociaux et les plateformes vidéos.
Voilà pourquoi les partis soignent donc au maximum ces messages de propagande - pardon de communication politique. Décidément, les lapsus...
Frédéric Says
L'équipe
- Production