Un après la disparition du vol MH370 de la Malaysia Airlines avec 239 personnes à bord, le département malaisien de l'aviation civile doit publier ce samedi un nouveau rapport d'étape. Ces conclusions devraient suivre la déclaration du 29 janvier dernier qui estime que le vol MH370 a été victime d'un accident. Bien que d'autres hypothèses inexplorées restent sans réponse, le Quai d'Orsay admet pour la première fois, à France Culture, que ces passagers sont présumés morts. Pourtant, une enquête a été lancée et un juge français veut se rendre en Malaisie. Dossier de Valentin Dunate.

Sollicité par France Culture, le Quai d’Orsay a pour la première fois répondu à cette question : les passagers du vol MH370 et par la même les 3 Français à bord sont ils morts, présumés morts ou disparus ?
**** Réponse des Affaires étrangères : « Les autorités malaisiennes ont fait une déclaration le 29 janvier 2015 et ont conclu à un accident. Cette déclaration ouvre la voie à un acte de décès et à des compensations financières. Un an après la catastrophe, la possibilité pour que nos compatriotes puissent être encore vivants est hautement improbable ».
Depuis le 9 mai 2014, Quentin Dandoy, juge d'instruction du tribunal de grande instance de Paris, est saisi de l'infraction d’homicide involontaire et surtout depuis 6 mois de détournement d'avion. L’avocate de Ghyslain Wattrelos , qui a perdu sa femme et deux de ses enfants, veut désormais qu'une commission rogatoire internationale soit exécutée en Malaisie. Mais si le magistrat instructeur souhaite se rendre sur place, les autorités malaisiennes n'ont toujours pas donné le feu vert. Maître Marie Dosée :
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Les familles des victimes asiatiques ont, elles, pour ordre de ne pas poser de questions.
Et le seul qui peut vraiment enquêter est donc Ghyslain Wattrelos , qui se demande pourquoi les autorités françaises n’ont jusqu'à cette première évocation claire rien dit ni rien fait pour retrouver ses enfants et sa femme.
« Nous n’avons confiance dans aucune information »
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Les questions en suspens
La seule certitude est qu'à 2h22, ce dimanche 9 mars 2014, l'avion disparait des écrans radars militaires au dessus du détroit de Malaka. Il n'y a ensuite que des hypothèses. Le sud, c'est donc la version officielle . Plus de 40 millions d’euros ont été investis pour retrouver les débris de l’appareil. Depuis le début, les autorités ont révélé que les appareils d'identification et de détection ont été volontairement coupés et qu'après moins d'une heure de vol, après avoir changé radicalement de direction, le MH370 a "disparu des écrans radars". Autre certitude, l'avion était en activité jusque 8h19 et 37 secondes. Les ping (signaux) envoyés toutes les heures par le motoriste Rolls Royce permettent de l'affirmer. Plus de 7h après son décollage.
Hervé Labarthe, commandant de bord et instructeur chez Air France pendant 25 ans était aux commandes d'un gros porteur il y a encore deux ans. Au moment de l'accident, il se trouvait à Colombo, à Sri Lanka. Pour ce pilote expérimenté, la piste officielle, la seule qui a été étudiée, est pourtant la moins crédible. Écoutez ses réponses.
Que signifie « disparaître des écrans radars » ?
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Les autorités de la Malaisie ont d’abord reconnu officiellement qu’il s’agissait d’un détournement d’avion, avant de parler dans le dernier rapport d’un accident. Une décision juridique étayée par aucune preuve mais qui permet de lancer le processus d’indemnisation des familles des victimes. Quant à l’enquête pour déterminer où l’accident s’était produit, les recherches ont toutes convergé vers le sud, au large de l'Australie.
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Pourtant, il existe d'autres hypothèses qui n'ont jamais été explorées. Notamment le nord . Un expert américain de l’aviation, consultant pour CNN, a récemment sorti un ouvrage polémique aux Etats-Unis. Dans "The plane that wasn’t there", Jeff Wise tend à démontrer comment et pourquoi le MH370 a été détourné sur ordre de Vladimir Poutine dans un aéroport du Kazakhstan, le Yubileyniy Aerodrome, situé dans le cosmodrome de Baïkonour qui tombe en ruine.
Cette piste du nord est, quoi qu’il en soit, une piste plausible qui n’a pas été étudiée. L’enquête officielle n’a pas voulu investiguer dans ce sens, au motif que les radars auraient détecté l’avion. Or, selon Hervé Labarthe, il est tout à fait possible de ne pas être détecté en se cachant sous un autre avion.
Pourquoi la piste Nord n’a pas été étudiée ? Comment se cacher sous un avion ?
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La deuxième piste qui n'a pas été investie par les enquêteurs est extrêmement sensible. Une fois dans le détroit de Malaka, l'avion aurait très bien pu virer à l'ouest, en direction des Maldives. **Des témoins de l'île de Kudahuvadhoo disent avoir aperçu un gros porteur "blanc avec des stries rouges et bleus" voler à basse altitude vers 7h du matin. ** Pour "Paris Match", l’écrivain et ancien directeur de compagnie aérienne Marc Dugain a rencontré des témoins qui certifient avoir vu cet avion au dessus de leur île. Un pêcheur a même déclaré qu'il pouvait voir les hublots. Cette information est parue dans la presse locale le lendemain du crash, mais les autorités des Maldives l'ont tout de suite démentie. Ces témoins ont précisé que l'avion qui volait à basse altitude avait pris la direction du sud et au sud de cet îlot paradisiaque, il y a la plus grande base militaire américaine au monde : Diego Garcia.
Le MH370 pouvait-il techniquement se rendre à Diego Garcia ?
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Au sujet de Diego Garcia, les rumeurs les plus folles circulent. D’autant qu’en observant la liste des passagers, il est facile de remarquer que parmi les 227 passagers de 14 nationalités différentes, il y avait 20 ingénieurs de la même société "Freescale", spécialisée dans le pilotage d’avion à distance . Une société que les familles des victimes ont tenté de joindre, sans obtenir de réponses jusqu’à présent.
Par ailleurs, et pour mieux saisir la difficulté de comprendre ce qui a pu se produire, il faut s’intéresser à la société Inmarsat qui fournit les données satellite de l’avion grâce aux "ping" du motoriste Rolls Royce. C’est grâce à ces données que l’on sait qu’à 8h19, l’avion accusait encore réception du signal. C’est aussi grâce (ou à cause) d’Inmarsat que les recherches se sont portées vers le sud.
Les données d’Inmarsat sont elles fiables ?
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