

"Il y a dans le spectacle de la force confiante de Dumas conservant toutes les illusions et toutes les témérités de la jeunesse, quelque chose de généreux et de charmant. Monte-Cristo avait dû capituler, mais Dumas, son double, avait pris le maquis et le tenait, héroïquement." André Maurois
La genèse du comte de Monte-Cristo, une conférence d'André Maurois dans le cadre de l'université de Annales, retransmise sur la chaîne nationale le 24 octobre 1955.
C'est d'une histoire tirée des ouvrages de Peuchet, Mémoires tirés des archives de la police de Paris, un ancien archivistes de la préfecture de Police, qu'Alexandre Dumas tient toute l'histoire du comte de Monte-Cristo.
Et Maurois de raconter l'histoire vraie de Picaux, et ensuite de faire le lien entre les deux, et aussi de souligner les différences.
Le succès de Monte-Cristo dépassa tout ceux qu'avait déjà obtenus Dumas, ce feuilleton mit Paris en délire. Mais Dumas encore beaucoup plus que les Parisiens : il n'avait jamais tracé une frontière bien précise entre ses romans et sa propre vie. Ayant pris un plaisir infini à vivre par le truchement d'Edmond Dantès cette vie inimitable de vengeur, de bienfaiteur. Il fut tenté de la revivre dans le monde réel, pour son propre compte, n'était-il pas lui-même le nabab des lettres ? Ne gagnait-il pas 200 000 francs par an ? Et pourquoi ne bâtirait-il pas le château de Monte-Cristo ?
Puis le conférencier raconte, avec beaucoup d'humour, les mésaventures de Dumas se prenant pour Edmond Dantès.
Le coup d'état de Louis Napoléon Bonaparte vient fort à propos donner à Dumas une chance de se soustraire à ses créanciers et ses procès sans perdre la face : il s'exila en Belgique comme Victor Hugo. La différence était que Victor Hugo fuyait les excès et les violences d'un tyran, Alexandre Dumas, les exploits et les commandements de huissiers.
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