

Monstres, invasions extraterrestres, projets scientifiques fous et apocalypses ont peuplé les écrans dès la fin du Second conflit mondial. Comment le cinéma de science-fiction s’est-il fait l’écho des inquiétudes du siècle ?
- Fabien Mauro auteur, spécialiste du cinéma asiatique, rédacteur au sein de nombreuses revues
- Alex Nikolavitch Scénariste et traducteur
Aviez-vous peur des monstres quand vous étiez petit ? De ces horribles créatures qui se cachent sous le lit, dans le placard, ou derrière la porte. Aviez-vous besoin d’une lumière pour vous endormir, sans quoi le croque-mitaine, l’ogre ou le grand méchant loup risquait de surgir pour vous dévorer le bout des pieds ?
Les monstres font partie de notre imaginaire, de notre littérature, et de notre culture. Ils sont utiles à notre construction mentale ; il n’est qu’à lire des contes de fées. D’ailleurs, de temps en temps, nous aimons retrouver ces monstres, mais sur grand écran. Cette fois, c’est au cinéma que surgissent King Kong, Godzilla et tant d’autres. Depuis, nous avons grandi et, désormais, nous savons qu’aucun animal monstrueux ne se cache sous notre lit sinon, parfois, quelques amas de poussière en forme de boule laineuse : les horribles et terrifiants moutons !
Nous recevons aujourd'hui Fabien Mauro, spécialiste du cinéma asiatique et du tokusatsu, il intervient régulièrement dans les revues L’Écran Fantastique, Otomo, G-Fan et Monster Attack Team, il est notamment l'auteur de Ishiro Honda : Humanisme Monstre, aux éditions Rouge Profond, 2018.
Le nom original de Godzilla, le nom japonais, c'est Gojira. Cela vient de "kujira", qui veut dire baleine et de "gorila", qui veut dire gorille. Donc la filiation avec King Kong est rapidement faite. Godzilla, est textuellement une baleine gorille. Sauf qu'à l'origine, le créateur des effets spéciaux voulait aller vers quelque chose qui évoquerait plus une sorte de pieuvre géante. Le producteur a dit non car le film "Le monstre des temps perdus" de 1953 venait de sortir, avec les effets spéciaux de Ray Harryhausen, dans lequel il met en scène un dinosaure géant. Et puisque les dinosaures avaient l'air de fonctionner, ils ont fait de Godzilla un animal préhistorique. Fabien Mauro
La fin des temps sur pellicule, pourrait être le reflet des préoccupations contemporaines, c'est ce que nous verrons avec Alex Nikolavitch, scénariste de bandes dessinées, il est aussi traducteur de comic books, essayiste et romancier. Il est notamment l’auteur de Apocalypses ! aux éditions Les Moutons électriques, 2012.
Le mot "apocalypse" au départ signifie la révélation. C'est le dévoilement des choses à venir ou de la structure profonde de l'univers. La forme moderne actuelle de l'apocalypse, c'est le complotisme, par exemple où on dévoile les ressorts cachés, où on croit développer les ressorts cachés. L'autre forme qui vient de l'apocalypse de Saint-Jean, c'est la fin du monde. Et à partir de 1914, Paul Valéry dit que les civilisations maintenant savent qu'elles sont mortelles. Et ça, c'est une sorte de traumatisme. Comme Hiroshima et Nagasaki sont des traumatismes pour les Japonais. La Première Guerre mondiale, la grande boucherie, est un traumatisme pour l'Europe. On voit qu'effectivement, un mode de vie peut être saturé en quelques années. Un art de vivre peut complètement disparaître en quelques temps. Alex Nikolavitch
Sons diffusés :
Extraits de films :
- Godzilla d’Ishiro Honda
- Godzilla 2 – roi des monstres de Michael Dougherty
- Blade runner de Ridley Scott
Archives :
- Protestation anti atomique au Japon Les Actualités Françaises, 15/05/1957
- Jean Rostand dans Point contrepoint, ORTF, 09/12/1969
- Duck and cover, spot TV d’Anthony Rizzo
- Les martiens en Italie, Inter actualités 12H30, 22/12/1962
- René Chateau dans Allons au cinéma, TF1, 11/11/1976
Extrait de série la série télévisée : L’incroyable Hulk de Kenneth Johnson
Musique : Godzilla flick par The Flaming Lips
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