L'École des chartes fête son bicentenaire en 2021 ! L'établissement forme les cadres de la conservation du patrimoine et des bibliothèques. Le souffle de l'érudition parcourt les 200 ans d'histoire de cette école singulière.
- Jean-Charles Bédague Conservateur du patrimoine au service interministériel des Archives de France, sous-directeur de la communication et de la valorisation des archives à la direction générale des patrimoines du ministère de la Culture.
- Michelle Bubenicek Directrice de l’École nationale des chartes
C’est en février 1821 que le roi Louis XVIII signe l’ordonnance qui fonde l’école des chartes, une école d’érudition et de savoir-faire. Elle s’impose peu à peu comme pôle d’excellence, avec cet animal étrange : le chartiste. Qu’apprend-il à l’École ? L’histoire, l’archéologie, la paléographie, la codicologie, la philologie romane ou encore l’ecdotique. Il reçoit également des cours de publication électronique et de pérennisation de l’information numérique. L'École des chartes a 200 ans, mais elle est bien de notre temps. Xavier Mauduit
En 1821, Louis XVIII signe l’ordonnance qui fonde l'École des chartes. Cette création répond à une crainte : celle de ne plus disposer d’hommes capables de collecter, d’étudier, de traduire et de transmettre les sources médiévales. L’École des chartes devait servir à reconstituer, sur des bases nouvelles, des équipes d’érudits similaires à celles qu’avaient formées les bénédictins et à reprendre les travaux documentaires du Cabinet des chartes. Dès son origine, le destin de l’institution, qui fut tour à tour royale, nationale puis impériale, est lié à celui de l’État. Rapidement, les hautes fonctions administratives relatives à la protection des archives nationales mais aussi départementales sont dévolues aux chartistes.
Bien loin de l’image parfois convoquée d’une institution coupée du monde, le destin des chartes est aussi un destin national et public. Les chartistes s’illustrent notamment au moment de l’affaire Dreyfus, lorsqu’Émile Zola charge Paul Meyer et quatre de ses collègues d'authentifier l’écriture du bordereau qui incrimine le capitaine Alfred Dreyfus. Fortement ébranlée par les deux guerres mondiales, l’institution continue pourtant de se moderniser et joue un rôle croissant lorsqu’il s’agit d’organiser et de diriger un réseau toujours plus dense de bibliothèques, de fonds d’archives et de musées. Au fil des décennies, élèves et professeurs œuvrent à la mise en place d’une “méthode chartiste”, devenue le symbole de l’institution et de son exigence de rigueur scientifique. À l’occasion de son bicentenaire, retour sur le destin mouvementé d’une institution au service de l’histoire, en compagnie de Michelle Bubenicek et de Jean-Charles Bédague.
Avec Michelle Bubenicek, archiviste-paléographe, historienne médiéviste spécialiste d’histoire politique et sociale et directrice de l’École nationale des chartes. Elle est notamment coautrice avec Louis Cosnier, Solange Lassalle et Odile Welfelé-Capy du Guide de l'archivage au siège du CNRS, (Centre national de la recherche scientifique, 1996) et autrice de Quand les femmes gouvernent. Yolande de Flandre : droit et politique au XIVe siècle (École des chartes, 2002).
Et Jean-Charles Bédague, archiviste paléographe, docteur en histoire médiévale et sous-directeur de la communication et de la valorisation des archives au service interministériel des Archives de France. Il est notamment l'auteur de « Lambert de Saint-Omer, rédacteur de chartes ? Nouveaux regards sur l’auteur du Liber floridus », dans Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 2012 et de "Archives, archivage et archivistique à la collégiale de Saint-Omer à la fin du XVe siècle à la lumière d'un inventaire de 1480", Bulletin de la Commission royale d'Histoire, 2010.
Nos deux invités ont dirigé, avec Olivier Poncet, L’École nationale des chartes. Deux cents ans au service de l’Histoire (co-édition Gallimard et École nationale des chartes, 2020)
Dans cette émission, retrouvez également un reportage d'Anne-Toscane Viudes aux Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine, réalisé par Somaya Dabbech. Avec : Bruno Ricard directeur des Archives nationales, Béatrice Hérold directrice de l’appui scientifique, Bertrand Sainte-Marthe responsable de l’atelier de restauration-reliure-dorure, Pierre-Simon Pellissier responsable du service des Entrées – régie des fonds, Marc Paturange responsable de l’atelier de photographie.
Sons diffusés :
- Extrait de la série Kaamelott. (Série 5, livre 5)
- Archive - 1996 - France culture - Colombe Samoyault-Verlet et Jean-Pierre Samoyault parlent de la méthode chartiste.
- Lecture par Olivier Martinaud d’un extrait de L’Immoraliste d’André Gide (1902)
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