Danser antique, danser en toge : épisode • 1/4 du podcast Une histoire de la danse

Danseurs de la Tombe du Triclinium, fresque de la Nécropole de Monterozzi (détail), vers 470 av. J.-C., Musée national étrusque de Tarquinia, Italie. (Wikipédia)
Danseurs de la Tombe du Triclinium, fresque de la Nécropole de Monterozzi (détail), vers 470 av. J.-C., Musée national étrusque de Tarquinia, Italie. (Wikipédia)
Danseurs de la Tombe du Triclinium, fresque de la Nécropole de Monterozzi (détail), vers 470 av. J.-C., Musée national étrusque de Tarquinia, Italie. (Wikipédia)
Danseurs de la Tombe du Triclinium, fresque de la Nécropole de Monterozzi (détail), vers 470 av. J.-C., Musée national étrusque de Tarquinia, Italie. (Wikipédia)
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Lucien de Samosate assure que la danse est "aussi ancienne que l'amour, le plus ancien des dieux", mais quelle place occupe la danse dans le monde gréco-romain ? Qu'elle inspire fascination ou mépris, écrits et iconographies témoignent de son rôle central dans toutes les sphères de ces sociétés.

Avec
  • Marie-Hélène Delavaud-Roux Maîtresse de conférences en histoire ancienne à l'Université de Bretagne Occidentale
  • Marie-Hélène Garelli Professeure de langue et littérature latines à l’Université Toulouse 2 - Jean-Jaurès

Danses antiques, danses en toge sans doute, mais pas en toc, car les Grecs et les Romains répondaient présents quand ils agissaient sur le dance floor, la piste de danse. Qui dansait ? Quand ? Pourquoi ? Comment ? Il nous reste de ces danses antiques le vocabulaire : la chorégraphie, de choré, le chœur, la danse, la danse en groupe… et de graphie, l’écriture. La danse, cet art vivant auquel nous abandonnons le cœur.

Dans la Grèce antique, la danse est partout, lors des initiations, des processions, des fêtes religieuses, des mariages, des guerres, des rituels, des jeux, au théâtre et même à l’école. La danse est le sujet de commentaires, dans les textes de Platon et d’Aristote, d’Hérodote et de Xénophon, de Pindare et d’Eschyle, ou même d’Aristophane... Une aubaine pour les historiens et les historiennes qui s’efforcent de reconstituer les gestes, les pratiques et l’esthétique de ces danses. En Grèce classique comme dans le monde gréco-romain, la danse n’est pas seulement un plaisir esthétique qui chercherait la grâce pour elle-même. Sa pratique est considérée comme une éducation, à la fois martiale et morale, pour les citoyens en devenir. À Rome, l’essor de la pantomime a une fonction politique : celle de diffuser une culture commune jusqu’aux confins de l’Empire.

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L'historienne Marie-Hélène Garelli souligne la différence entre les sources de la Grèce classique et celles de la Rome antique : "(Les sources de la Rome antique) sont difficiles à interpréter. Nous avons peu d'iconographie ; les textes dont nous disposons sont issus de l'élite aristocratique romaine qui a une vision de la danse qui n'est pas celle du peuple ou de ceux qui la pratiquent. Il y a donc un fossé entre la vision que nous donnent les textes, ceux de Cicéron, de Sénèque sous l'Empire ou, plus tard, ceux de Quintilien, qui sont souvent des condamnations des danses pratiquées par le peuple et qui valorisent une danse plutôt virile, grave et qui ne soit pas dionysiaque".

Pour en parler

Marie-Hélène Delavaud-Roux est maîtresse de conférences en histoire ancienne à l’Université de Bretagne Occidentale, spécialiste de la danse dans l’Antiquité grecque.
Elle a notamment publié :

Marie-Hélène Garelli est professeure de langue et littérature latines à l’Université Toulouse Jean-Jaurès. Elle consacre ses recherches au théâtre et à la danse dans l’Antiquité gréco-romaine et s’intéresse particulièrement au contexte sociopolitique des spectacles, aux modes de représentation et aux genres dits marginaux comme la pantomime et le mime.
Elle a notamment publié :

Marie-Hélène Delavaud-Roux et Marie-Hélène Garelli ont participé à l’ouvrage Nouvelle histoire de la danse en Occident. De la préhistoire à nos jours (dirigé par Laura Cappelle, Seuil, 2020).

Références sonores

  • Archive Danses dionysiaques, l'ivresse du vin et de la comédie, ORTF, 1964
  • Lecture par Mélodie Orru d'un extrait de la comédie Les Guêpes d’Aristophane
  • Extrait du documentaire À Rome, danses sacrées ou danses guerrières, France 2, 1978
  • Extrait du film Les Week-ends de Néron de Sténo, 1956
  • Lecture par Mélodie Orru de l'épitaphe du danseur Vincentius (Timgad, Algérie, IIIe siècle ap. J.-C.)
  • Extrait du film Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre d'Alain Chabat, 2002

Références musicales

  • Extrait d'Oreste d'Euripide, interprété par l'ensemble Kérylos
  • Extrait du Prélude à une muse composé par Mésomède de Crète, interprété par l'ensemble Kérylos
  • Générique de l'émission : Origami de Rone

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