Paris fut durant "la semaine sanglante" de 1871 le théâtre de spectaculaires incendies. Les communards s'approprient cette formule de Louise Michel, « Paris sera à nous ou n’existera plus ». Retour sur des événements qui ont définitivement changé la physionomie de la capitale française.
- Eric Fournier Maître de conférences à l’université Paris 1, auteur de « La Commune n'est pas morte », ed. Libertalia.
La Commune de Paris, ruines et postérité ! Quand Victor Hugo met en poème l’année 1871, il intitule son œuvre : L’Année terrible. Dans le poème « à qui la faute », il imagine le dialogue entre un témoin et un communard incendiaire :
« Tu viens d'incendier la Bibliothèque ?
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- Oui. J'ai mis le feu là.- Mais c'est un crime inouï !
Crime commis par toi contre toi-même, infâme !
Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme !
Ce que ta rage impie et folle ose brûler,
C'est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage
Le livre, hostile au maître, est à ton avantage. »
Le monologue se poursuit et, à la fin du poème, l’incendiaire répond : « Je ne sais pas lire ». La Commune avait développé l’idée d’une école libre, laïque : l’instruction pour l’émancipation. Xavier Mauduit
« La Commune n’est pas morte ». Un siècle et demi après le début de l’insurrection parisienne, sa mémoire est encore vivante. En 2016, le mouvement « Nuit debout » renomme la place de la République « Place de la Commune de Paris ». Une « Commune libre de Tolbiac » surgit à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne lors des manifestations étudiantes de 2018. En 2019, un millier de « gilets jaunes » se rendent à Montmartre en son hommage. L’événement mobilise pour les luttes du présent et semble doté d’une grande plasticité mémorielle.
Nous vous proposons d’explorer les ruines de la Commune de Paris afin de comprendre les usages mémoriels qu’elle a connus de 1871 à nos jours. Dans quelle mesure sa mémoire est-elle construite ? Quels sont les acteurs de cette construction mémorielle ? Comment expliquer la capacité mobilisatrice de cette insurrection vaincue ?
Avec Éric Fournier, maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Centre d’histoire du XIXème siècle). Plusieurs de ses ouvrages portent sur la Commune de 1871 et ses mémoires. Il est notamment l'auteur de Paris en ruines. Du Paris haussmannien au Paris communard (Éditions Imago, 2008), « La Commune n’est pas morte ». Les usages politiques du passé de 1871 à nos jours (Libertalia, 2013) et de La critique des armes (Libertalia, 2019).
Les incendies de la Commune, qui sont essentiellement le fait des communards, sont guidés par trois motifs : une dernière purification de l'espace public avec les tuileries, une marque d'appropriation, "c'est à nous, vous ne l'aurez jamais" et enfin, une défense dans l'urgence par rapport aux barricades, c'est-à-dire "Une barrière de flamme" disait Louise Michel à opposer à l'envahisseur. Éric Fournier
Sons diffusés :
- Archive - 1976 - FR3 - La vie quotidienne d'une famille ouvrière de Belleville.
- Archive - 1966 - RTF - Courbet et la destruction de la colonne Vendôme.
- Lecture par Daniel Kenigsberg d'un extrait de l'article de Philip M. Katz, D'Appomattox à Montmartre. Les Américains et la Commune de Paris, M. Harvard Historical Studies, volume 131.
- Lecture par Daniel Kenigsberg d'un extrait de l'ouvrage de Théophile Gautier, Tableaux de siége : Paris, 1870-1871 (G. Charpentier, 1871).
- Archive - 1954 - Les actualités françaises - Le Sacré Coeur et la butte Montmartre.
- Musique - Jacques Offenbach - Ouverture de l'opéra bouffe Les Brigands.
- Musique - Dany Dosia - Nous irons aux Tuileries.
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