Les mythes nationaux sont-ils des tissus de mensonge ? : épisode • 4/4 du podcast Histoire du mensonge

Jeanne d'Arc à la tête de l'armée française pendant la guerre de Cent Ans contre l'armée anglaise d'occupation et les ducs de Bourgogne. Illustration de Boutet de Monvel, vers 1896.
Jeanne d'Arc à la tête de l'armée française pendant la guerre de Cent Ans contre l'armée anglaise d'occupation et les ducs de Bourgogne. Illustration de Boutet de Monvel, vers 1896. ©Getty
Jeanne d'Arc à la tête de l'armée française pendant la guerre de Cent Ans contre l'armée anglaise d'occupation et les ducs de Bourgogne. Illustration de Boutet de Monvel, vers 1896. ©Getty
Jeanne d'Arc à la tête de l'armée française pendant la guerre de Cent Ans contre l'armée anglaise d'occupation et les ducs de Bourgogne. Illustration de Boutet de Monvel, vers 1896. ©Getty
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Aucune nation n'échappe à ses mythes fondateurs. Les récits des origines fortifient la construction nationale. Ils font partie de notre identité et de notre imaginaire, souvent à mi-chemin entre la réalité et la fiction.

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La Chanson de Roland est aujourd’hui un classique de la littérature française. Qui n’a pas entendu, lors de sa scolarité, l’histoire du neveu de Charlemagne, de l’arrière-garde traîtreusement attaquée par les Sarrasins, du son du cor de Roland ? Au milieu du XIXe siècle, pourtant,  personne encore ne connaît ce texte. Il faut attendre la défaite de Sedan, en 1870, pour qu’advienne sa consécration : le médiéviste Gaston Paris donne alors dans Paris assiégé par les troupes allemandes, une conférence sur « la Chanson de Roland et la nationalité française ». 

C’est à l’inquiétude qui règne autour de la définition du concept de “nation” que Roland doit ce succès tardif. Face à l’histoire des princes et des États qui prévalait jusqu’alors, comment écrire l’histoire des peuples ? Parmi les nombreux textes fondateurs des identités nationales européennes, combien de faux, combien d’interprétations erronées, combien d’écarts à la vérité historiques ? Finalement, les mythes nationaux ne seraient-ils qu’un tissu de mensonges ?

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Avec Anne-Marie Thiesse, chercheuse en études littéraires, spécialiste de l’histoire culturelle de l’Europe contemporaine.  Elle est directrice de recherche au CNRS dans l’équipe Transferts culturels au laboratoire Pays germaniques de Paris. Elle est notamment l'autrice de Ils apprenaient la France, l'exaltation des régions dans le discours patriotique (Maison des sciences de l'homme, 1997), La Création des identités nationales, Europe XVIII-XXe siècle (Seuil, 1999) et plus récemment, La fabrique de l’écrivain national, entre littérature et politique (Gallimard, 2019). 

La recherche de textes anciens est très ancienne puisqu'il y a eu des recherches sur les textes de l'Antiquité de manières continue au moins depuis la Renaissance mais, l'engouement pour les textes fondateurs des nations, c'est-à-dire des textes d'un nouveau type proposant des antiquités différentes de l'antiquité gréco-latine, des antiquités proprement nationales - au début, ce seront essentiellement des antiquités celtiques - cet engouement commence au milieu du XVIIIe siècle pas avant. Il va commencer dans le nord de l'Europe, dans les pays scandinaves et aussi en Écosse. Anne-Marie Thiesse

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