Licornes, dragons et manticores : morale du bestiaire médiéval : épisode 7/4 du podcast Les animaux et nous, histoire d'une relation

Barthélemy l'Anglais, Livre des Propriétés des Choses (traduction Jean Corbichon) Licorne France, Paris, XIV e-XVe siècles
Barthélemy l'Anglais, Livre des Propriétés des Choses (traduction Jean Corbichon) Licorne France, Paris, XIV e-XVe siècles - © Bibliothèque nationale de France
Barthélemy l'Anglais, Livre des Propriétés des Choses (traduction Jean Corbichon) Licorne France, Paris, XIV e-XVe siècles - © Bibliothèque nationale de France
Barthélemy l'Anglais, Livre des Propriétés des Choses (traduction Jean Corbichon) Licorne France, Paris, XIV e-XVe siècles - © Bibliothèque nationale de France
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Réels, imaginaires ou symboliques, l’omniprésence des animaux dans les sources médiévales est à la mesure de la place fondamentale qu’ils occupent dans la vie quotidienne de cette époque.

Avec
  • Christian Heck ancien conservateur en chef du musée d'Unterlinden à Colmar, membre senior de l'Institut Universitaire de France (Chaire d'iconographie médiévale), et professeur d'histoire de l'art à l'Université de Lille 3.
  • Élisabeth Taburet-Delahaye Conservateur général du patrimoine, directrice du musée de Cluny (2005-2019), historienne

Un zoo, autrement dit un parc zoologique, est un lieu où le public vient voir des animaux, hélas souvent en cage. C’est l’équivalent d’une ménagerie, où les animaux sauvages, rares, venus de loin, sont exposés à la curiosité des visiteurs. Qu’en est-il du bestiaire ? Cette fois, les animaux sont enfermés entre les pages d’un livre, car le bestiaire un recueil médiéval peuplé d’animaux. Il y a l’ours, le renard, le cerf, le sanglier, le cochon, et tant d’autres animaux qui vivent dans nos contrées. Il y en a d’autres venus de loin : le lion, le léopard, l’éléphant… Puis il y a toutes ces bêtes qui ne vivent que dans les bestiaires : le dragon, le griffon, le basilic ou encore l’incroyable manticore – avec son corps de lion, son visage d’homme, et sa queue de scorpion –, et des licornes bien sûr. Une remarque tout de même : tous ces animaux ne vivent pas seulement dans les bestiaires, loin de là, car ils peuplent, aujourd’hui encore, notre imaginaire.

Avec nous pour parler du bestiaire médiéval : Élisabeth Taburet-Delahaye, historienne de l’art médiéval, ex-Directrice du musée national du Moyen Âge - Thermes et hôtel de Cluny , Élisabeth Taburet-Delahaye est titulaire d'un D.E.A. d'histoire de l'art et d'un doctorat. Elle a été responsable du projet scientifique et culturel du Louvre – Lens et enseigné à l'École du Louvre. Elle  est l’auteur de nombreuses publications scientifiques et techniques, notamment Paris 1400 : Les Arts sous Charles VI (Fayard/RMN, 2004). Elle publie avec Michel Pastoureau de l'ouvrage Les secrets de la licorne, (éditions de la Réunion des Musées Nationaux, 2013)

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Et Christian Heck, historien de l’art, ancien conservateur en chef du musée d'Unterlinden à Colmar, membre senior de l'Institut Universitaire de France (Chaire d'iconographie médiévale), et professeur à l'Université de Lille 3. Il dirige le RILMA (Répertoire Iconographique de la Littérature du Moyen Age), et le GRIM (Groupe de Recherches en Iconographie Médiévale). Il a dirigé Il a dirigé  L'art flamand et hollandais : le siècle des Primitifs, 1380-1520 (Citadelles et Mazenod en 2003). 

Rediffusion de l'émission du 22/09/2020

La nature est partout au Moyen Âge, la nature sous toutes ses formes et au sein de cette nature, l’animal occupe une place singulière parce qu’il vit dans la nature mais il vit aussi dans l’imaginaire. Élisabeth Taburet-Delahaye

Les hommes du Moyen Âge croient aux licornes, les voyageurs les rencontrent. Un voyageur de la fin de la période médiévale a très précisément relaté sa rencontre avec une licorne alors qu’il revient de Jérusalem et qu’il passe sur le mont Sinaï. Ca n’est qu’à partir du XVIe siècle avec des gens comme Rabelais que l’on commence à douter de leur existence. Élisabeth Taburet-Delahaye

Le Monde vivant
2 min

Animaux réels, animaux symboliques, je dirais qu’il n’y a pas de différence. Il y a au Moyen Âge une pensée symbolique fondamentale du monde et tout le réel est symbolique. Non pas dans chaque détail mais symbolique parce que conforme à un ordre voulut d’en haut, qui peut être transgressé, positivement, négativement et tout symbole de son côté s’appuie sur le réel. Christian Heck

La distance permet la parodie, on aime bien se moquer de soi-même à condition qu’on le fasse soi-même, avec une distance. Parler de la fourberie du renard ou de la paresse de l’âne permet de parler de nos défauts en mettant une distance et là, l’animal est un miroir su monde, merveilleux. Christian Heck

Sons diffusés :

  • Lecture  par Daniel Koenigsberg d’un extrait de l’ouvrage Bestiaire de Pierre de Beauvais (début du XIIIe siècle) 
  • Lecture  par Daniel Koenigsberg d’un extrait de l’ouvrage Des propriétés des choses de Barthélémy l'anglais (1372).  
  • Archive - 28/02/1981 – TF1 - Extrait de l’émission 30 millions d'amis - Jeanne Bourin, autrice de La Chambre des dames parle de chasse au XIIIe siècle. 
  • Musique – Malicorne, La mule

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