L’hostilité envers la police est-elle un invariant historique ? Et remettre en cause la police, est-ce remettre en cause l’Etat ?
- Jean-Claude Monod Philosophe, chargé de recherches au CNRS et enseignant à l’École normale supérieure
- Arnaud-Dominique Houte Professeur d'histoire contemporaine à Sorbonne-Université
Passe d’arme à la Chambre des députés ! En décembre 1831, sous la Monarchie de Juillet, Louis-Philippe étant le roi des Français, le député d’opposition François Mauguin prend la parole :
Que fait la police ? dit l’orateur. Elle contrôle des vagabonds, des libérés, des repris de justice, des hommes dont le chef lui-même indique la moralité, en donnant à entendre que plusieurs vols seront commis dans la soirée. On les enrôle, on leur promet paiement.
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Mouvement dans l’assemblée. Les policiers seraient donc des provocateurs. Le président du conseil, Casimir Périer, répond :
Vous sentez, Messieurs, que lorsqu’on ne prend pas contre de pareilles accusations le parti du silence qui, en certains cas, est aussi une réponse éloquente, il faut les repousser jusqu'au bout, sans faire grâce d’aucun détail.
De nouveau, mouvement dans l’assemblée. Nous étions en depuis 1831. Depuis, qu’a fait la police ?
Nous recevons pour en parler aujourd'hui Arnaud-Dominique Houte, professeur à la Sorbonne Université, spécialiste de l’histoire sociale et culturelle de la France (XIXe-XXe siècles), de l’histoire de la gendarmerie, des polices et des questions de sécurité, il a récemment participé à l'ouvrage Histoire des polices en France, édité par Belin en 2020 ; ainsi que Jean-Claude Monod chargé de recherches au CNRS (UMR 8547, Archives Husserl) et enseignant à l’École Normale Supérieure de Paris, il est notamment l'auteur de L'art de ne pas être trop gouverné, paru au Seuil en 2019
Sons diffusés :
Archive : La psychologie de l'enfant dans les Actualités Françaises, le 06/04/1950
Lecture par Antoine Beauchamp : Pétition pour des villageois que l'on empêche de danser, de Paul-Louis Courier, le 15/07/1822
Lecture par Olivier Martinaud : Communiqué de l'union syndicale de la préfecture de police, le 22/05/1968
Musique : Les flics de mon pays par Suzanne Gabriello
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