Sécurité, quand on arrive en ville : épisode • 2/4 du podcast Sécurité, sûreté, liberté, une histoire

Publicité pour Les Mystères de Paris d’Eugène Süe - Illustrateur : Jules Cheret - 1885 - Musée Carnavalet, Paris. (Wikipédia)
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Justifié ou non, le sentiment d'insécurité en milieu urbain est largement partagé, la nuit plus encore. Pourquoi l'espace public peut-il nous sembler hostile et menaçant ? Pourquoi et comment est-il devenu l’objet, depuis le XVIIIe, siècle d’une politique de sécurité ?

Avec
  • Renaud Epstein Professeur de sociologie à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye
  • Catherine Denys Professeur en histoire moderne à l’Université de Lille 3.

Les rues de nos villes-t-elles sûres ? Est-il raisonnable de s’y promener la nuit ? "La nuit est chaude, elle est sauvage ; la nuit est belle pour ses otages", nous rappelait le groupe Les Avions en 1985. Déjà Johnny nous avait demandé de retenir la nuit, pour nos cœurs, dans sa course vagabonde. La nuit est le temps de la fête, de l’interdit, mais aussi du crime : la nuit, les gens bien se trouvent dans leur lit !" Quand tout l'monde dort tranquille, dans les banlieues-dortoirs, c'est l'heure où les zonards descendent sur la ville", annonçait Daniel Balavoine. Pour les autorités, il est l’heure de mettre en place une politique de sécurité urbaine. Xavier Mauduit

Dans Vivre dans la rue à Paris au XVIIIe siècle, Arlette Farge écrit : « Insensiblement, le contrôle de l’espace urbain se transforme. Au lieu de répondre ponctuellement aux menaces, il faut aménager l’espace de telle façon qu’il ne puisse plus sécréter ni nourrir le désordre. Priver la rue de son autonomie, de sa force, de sa capacité de résistance et d’invention en le faisant plus clair, plus sain, plus rigoureux ». En somme, il s’agirait de transformer le paysage urbain pour sécuriser la ville. Au fil des siècles, divers outils urbanistiques et architecturaux ont poursuivi cet objectif.

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Aujourd’hui, nous évoquons l’apparition de l’éclairage public au XVIIIe siècle. Comment éclairer les rues la nuit ? Quels risques encouraient les passants dans l’obscurité ? L’illumination publique permettait-elle de réduire les frayeurs liées à la nuit ? Nous abordons également les politiques de la ville qui ont visé grands ensembles dès les années 1970. Comment le discours sécuritaire visant les grands ensembles s’est-il construit ? Est-il lié au sentiment de « malaise des banlieues » ?

Avec Catherine Denys, professeure d’histoire moderne à l’Université de Lille. Elle est membre du laboratoire IHRiS (Institut de Recherches Historiques du Septentrion) et directrice des Presses Universitaires du Septentrion. Elle est notamment l'autrice de Police et sécurité au XVIIIe siècle dans les villes de la frontière franco-belge, (L’Harmattan, 2002), “La sécurité en ville : les débuts de l'éclairage public à Lille au XVIIIe siècle”. Cahiers de la Sécurité, Institut national des hautes études de sécurité, 2005-2013, 2006, p. 143-150 et “Insécurités ? Des insécurités vécues aux discours sécuritaires policiers dans les villes de l’Europe septentrionale au XVIIIe siècle” in La ville en ébullition : Sociétés urbaines à l’épreuve (PUR, 2014). 

Et Renaud Epstein, maître de conférences en Science politique à Sciences po Saint-Germain-en-Laye et chercheur au CESDIP (Centre de recherches Sociologiques sur le Droit et les Institutions Pénales). Il est notamment l'auteur de La rénovation urbaine. Démolition-reconstruction de l’État (Presses de Sciences Po, 2013), « La démolition contre la révolution. Réactualisation d’un vieux couple », Mouvements, 2015/3 (n° 83), “La circulation croisée : modèles, labels et bonnes pratiques dans les rapports centre-périphérie”, Gouvernement et Action Publique, 3, 2015 (avec V. Béal et G. Pinson) et “La gouvernance territoriale : une affaire d’État. La dimension verticale de la construction de l’action collective dans les territoires”, L’Année sociologique, 65 (2), 2015.

L'origine de la genèse de la prévention situationnelle, c'est-à-dire la prévention de la délinquance par l'aménagement urbain par opposition à une prévention dite sociale, est d'abord nord-américaine avant de se diffuser en Europe. Mais quand on regarde les projets urbains qui ont pu être conduit, comme les grands travaux d’Haussmann, évidemment les préoccupations sécuritaires n'étaient pas absentes, mais c'était un élément quasi-secondaire. Renaud Epstein

Sons diffusés :

  • Extrait du téléfilm Marie-Antoinette, la véritable histoire réalisée par Yves Simoneau et Francis Leclerc (2006) 
  • Lecture par Daniel Kenigsberg d’un extrait de mémoire d’anonyme (Archives départementales de de l'Ille-et-Vilaine, Rennes, réf. C 348) 
  • Archive - 17/02/82 - Les après-midi de France Culture - Le Petit Prince et l'allumeur de réverbère d'après l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry 
  • Extrait du court-métrage Les Misérables co-écrit et réalisé par Ladj Ly, (2019). 

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