

Comment rester neutre dans un monde en guerre ? Le Cours de l'histoire revient aujourd'hui sur la position des Etats-Unis dans la Première Guerre mondiale, de la neutralité à la prise de position en 1917.
- Sébastien Farré directeur exécutif de la Maison de l'histoire à l’université de Genève
- Hélène Harter Maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne
Qu’est-ce qu’être neutre ? C’est s’abstenir de prendre position dans un débat, un conflit. Il y a quelque chose de fade, de tiède, de beige, d’insipide dans la neutralité. Il y a aussi de la prudence, car la neutralité se mesure selon le contexte. En 1851, dans Histoire d'un crime, au moment où le président Louis-Napoléon Bonaparte fait un coup d’État, Victor Hugo écrivait : « En temps de révolution, qui est neutre est impuissant ». Cent ans plus tard, en 1951, dans l’Homme révolté, Albert Camus, lui, constatait : « En régime capitaliste, l’homme qui se dit neutre est réputé favorable, objectivement, au régime. En régime d’Empire, l’homme qui est neutre est réputé hostile, objectivement, au régime ». Il en est ainsi de la neutralité. Henri Moret, peintre français mort à la veille de la Première Guerre mondiale, considérait que, selon lui, « on ne peut jamais être neutre. Le silence est une opinion ». Dans le sillage des impressionnistes, Henri Moret a peint en Bretagne la mer et l’océan, une zone de guerre que les États-Unis ont traversé, après avoir été neutres, pour venir combattre en Europe. Qu’est-ce qu’être neutre en temps de guerre ?
Comment les Américains vivent la neutralité dans un monde en guerre et pourquoi abandonnent-ils cette idée en 1917 ? Pour en parler nous recevons Hélène Harter, docteur en histoire à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Professeur des universités en histoire contemporaine à l’université de Rennes-2. Spécialiste de l’histoire des Etats-Unis, vice-présidente de l’Institut des Amériques. Elle est notamment l'auteure de Les Etats-Unis dans la Grande Guerre, Tallandier, 2017.
Nous verrons comment la neutralité est à la fois une valeur constitutive des organisations humanitaires ainsi qu’un instrument permettant d’être présent sur le terrain des conflits, en compagnie de Sébastien Farré, directeur exécutif de la Maison de l'histoire à l’université de Genève depuis 2016. Il est l'auteur de l'ouvrage Le colis de guerre : secours alimentaires et organisations humanitaires (1914-1947), Rennes, PUR, 2014.
Sons diffusés :
Archives :
- Lecture du texte de la résolution du 4 avril 1917 votée par le Sénat, déclarant la guerre à l'Allemagne, suivie de la déclaration du président Wilson, en mai 1967, ORTF
- L'affaire du Lusitania dans La tribune de l'histoire, sur France Inter, le 4 avril 1973
- Alexandre Ribot, discours, prononcé le 5 avril 1917, a vraisemblablement été réenregistré en 1928 pour les besoins d'une édition disque hors commerce.
Musique : Oh Johnny Oh Johnny par American Quartet
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