We, the People : la Constitution des États-Unis : épisode • 2/4 du podcast Les mythes fondateurs des États-Unis

 Préambule de la Constitution des États-Unis. 1787.
 Préambule de la Constitution des États-Unis. 1787. ©Getty
Préambule de la Constitution des États-Unis. 1787. ©Getty
Préambule de la Constitution des États-Unis. 1787. ©Getty
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La Constitution des États-Unis est signée le 17 septembre 1787 et mise en application l'année suivante. Elle crée un système fédéral qui définit le partage des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Elle reste l'une des plus anciennes constitutions du monde à être encore utilisées.

Avec
  • François Vergniolle de Chantal Professeur de civilisation américaine à l’université de Paris. Membre du laboratoire de recherche LARCA (Laboratoire de Recherche sur les Cultures Anglophones).
  • Alice Béja Maîtresse de conférences en études américaines à Sciences Po Lille, chercheuse au CERAPS/CNRS

Alors qu’il se trouve à Versailles, au moment d’écrire un texte de loi, le roi n’hésite pas pour choisir les premiers mots : « Nous, roi de France et de Navarre, etc. ». Il hésite d’autant moins que c’est rarement lui qui écrit. Le nous dont il est question est celui de majesté. À l’inverse, en 1787, au moment de rédiger la constitution des États-Unis d’Amérique, les pères fondateurs ont-ils hésité sur les premiers mots ? "We, the People", « Nous, le peuple »… « Nous, le peuple des États-Unis, en vue de former une union plus parfaite, d'établir la justice, d'assurer la paix intérieure, de pourvoir à la défense commune, de développer la prospérité générale et d'assurer les bienfaits de la liberté à nous-mêmes et à notre postérité, nous ordonnons et établissons la présente Constitution pour les États-Unis d'Amérique. ».  

« Nous, le peuple des États-Unis », cette fois il ne s’agit pas d’un nous de majesté. Le peuple est en majesté. 

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Avec François Vergniolle de Chantal, professeur de civilisation américaine à l’Université de Paris et membre du LARCA (LAboratoire de Recherche sur les Cultures Anglophones). Spécialiste des institutions politiques américaines, il a notamment travaillé sur le fédéralisme, la présidence et le Congrès. Il est chercheur associé au programme États-Unis de l'IFRI entre 2011 et 2013 et il a codirigé, avec Alexandra de Hoop Scheffer, la revue "Politique Américaine" de 2012 à 2019. Il a notamment publié : Fédéralisme et antifédéralisme (Puf, Que sais-je ?, 2005) et L'impossible présidence impériale. Le contrôle législatif aux Etats-Unis (Éditions du CNRS, 2016)

Avec nous aussi, Alice Béja, maîtresse de conférences en civilisation des États-Unis à Sciences Po Lille, chercheuse au CERAPS-CNRS, elle est spécialiste de l’histoire culturelle et politique des États-Unis. Elle travaille sur les mouvements protestataires américains de la fin du XIXe et du premier XXe siècle ainsi que sur leurs représentations littéraires. Elle est l’autrice de Des mots pour se battre. John Dos Passos, la littérature et la politique (Honoré Champion, 2015), et elle a participé à l’ouvrage collectif Amérique(s) anarchiste(s). Expressions libertaires au XIXe et au XXIe siècles (Nada Éditions, 2014). 

Des tensions intrinsèques au coeur de la Constitution 

Il y a une véritable sacralisation de ce texte constitutionnel qui demeure aujourd'hui et qui se manifeste de différentes manières. Deux choses sont à souligner : d'abord la tension entre ce texte qui ne fait pas référence à Dieu et son caractère sacré, donc la tension entre le sacré et le profane et la deuxième chose, c'est la tension qui existe entre le conflit et le consensus. Derrière la célébration constitutionnelle comme symbole de l'unité des États-Unis il y a des conflits extrêmement violents, conflits illustrés cette nuit même avec la nomination de la juge Amy Coney Barrett à la Cour suprême des États-Unis" Alice Béja.

Une constitution émancipatrice, mais...

La constitution rédigée en 1787 est une constitution qui met en place une république qui s'inscrit dans un horizon du républicanisme classique des 17 et 18e siècles. Elle a un potentiel émancipateur extrêmement fort. Son préambule commence par "We, the people", soit "Nous, le peuple, nous ordonnons et nous décrétons la Constitution", donc il s'agit vraiment d'un texte dans lequel le peuple est la force motrice, la force agissante. Cela étant, pour les Pères fondateurs, cette volonté populaire, doit être filtrée, raffinée. Les Pères fondateurs mettent donc en place un système où la volonté populaire est en permanence recadrée, filtrée par une série d'institutions. François Vergniolle de Chantal

Sons diffusés : 

  • Archive - Ministère de l'Agriculture et de la Pêche - 1956 - Dans un document pédagogique, André Maurois raconte la naissance de la Constitution des États-Unis. 
  • Extrait du film Beaumarchais, l'insolent d'Édouard Molinaro (1996), d'après une pièce de Sacha Guitry.
  • Archive - Euronews - 05/12/2019 - Débat juridique au sein de la Commission judiciaire des États-Unis à propos d'une possible destitution de Donald Trump. 
  • Musique - Bruce Springteen - Born in the U.S.A
     

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