Au parc de la Villette, on pense aux Rita Mitsouko, à Gaultier ou Stark. Un bain dans les années 80. De grandes pelouses, des concerts, la géode et surtout l'invention, ici, de l'homo festivus.
- Pierre Chabard Architecte et maître de conférence à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Paris La Villette
- Didier Fusillier Président de l'Etablissement du parc et de la grande halle de la Villette
Le programme était flou quand on a décidé de convertir la friche des abattoirs de la Villette en lieu culturel, mais on savait qu'il y aurait de la musique. Le zénith, le hot brass, le magic mirror, puis la cité de la musique. Bref, toute une programmation culturelle, comme on dit, populaire ou pointue, éparpillée dans le plus grand parc de Paris. Il faudrait aussi pouvoir se distraire, faire du sport ou encore s'instruire, il y aurait la cité des sciences et la géode. On est au début des années 80, l'Etat providence a vécu, même si on ne le sait pas encore. Et sur les ruines de ces immenses abattoirs industriels, il faut maintenant s'amuser… demain, ce sera la gauche au pouvoir et l'inénarrable Jack Lang, il y en faudra pour tout le monde et tous les goûts.
En réponse aux trois points de ce programme complexe, culture, sport, loisirs, Bernard Tschumi propose trois systèmes superposés : des points, des lignes, des surfaces. Les surfaces, ce sont ces espaces de verdure, dégagés. Les lignes, des allées, toute droites ou au contraire qui font des boucles et ménagent de petits jardins aménagés. Quant aux points, ce sont ces petits bâtiments rouges, les folies, disséminées dans tout le parc. Plutôt que de faire un grand bâtiment, Tshumi a préféré l'éclater en 26 cubes. ça ne se voit pas au premier coup d'œil, mais elles sont disposées sur une grille régulière de bataille navale, le parc est un grand plateau de jeu invisible.
Les trois systèmes ne se confondent pas mais se croisent et se contaminent. On entre dans le parc et on rebondit d'un système à l'autre, on glisse du sport au loisirs, du loisir à la culture et pourquoi pas de la culture au sport… Un espace de liberté où chacun viendrait faire, on l'espérait alors, ce qu'il lui plairait…
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.
Revue semestrielle de critique d’architecture : revue criticat
L'équipe
- Production
- Réalisation