Aigle Azur, XL Airways : le low cost français intéresse-t-il encore ?

XL Airways vient d'annoncer l'interruption de ses vols. Ici ses A320 en 2008 à Manchester, avant que la compagnie ne s'engage sur le long-courrier.
XL Airways vient d'annoncer l'interruption de ses vols. Ici ses A320 en 2008 à Manchester, avant que la compagnie ne s'engage sur le long-courrier. ©AFP - Paul Ellis
XL Airways vient d'annoncer l'interruption de ses vols. Ici ses A320 en 2008 à Manchester, avant que la compagnie ne s'engage sur le long-courrier. ©AFP - Paul Ellis
XL Airways vient d'annoncer l'interruption de ses vols. Ici ses A320 en 2008 à Manchester, avant que la compagnie ne s'engage sur le long-courrier. ©AFP - Paul Ellis
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Après la liquidation d’Aigle Azur - et la compagnie XLAirways qui pourrait bien connaître le même destin - le transport aérien français est en pleine tempête. Trop peu rentable, le low cost français n’intéresse-t-il plus ? Ou bien s'est-il trompé de route ?

Avec
  • Yves Crozet économiste des transports, chercheur au Laboratoire Aménagement Economie Transport (LAET) de Lyon.

La reprise est difficile : après le refus vendredi par la justice de valider la reprise d’Aigle Azur considérant qu’il n’y avait "aucune solution pérenne" parmi les 14 offres de départ, samedi "aucune offre de reprise ferme" n’avait encore été faite pour XL Airways selon son avocat. Ce lundi, la troisième compagnie aérienne française, elle aussi en redressement judiciaire vient d'interrompre ses vols.  

Les deux compagnies font face à des dettes importantes : un passif de 148 millions d'euros pour Aigle Azur, quand XL Airways aurait eu besoin selon son dirigeant de "35 millions d'euros pour repartir". Mais aucune offre n'a été jugée assez "concrète", et plusieurs "irrecevables" pour des raisons financières et juridiques. 

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Qu'est-ce qui rend la reprise si difficile ? L'"environnement réglementaire et social" comme l'affirme un des potentiels repreneurs d’Aigle Azur ? La concurrence des compagnies asiatique comme le déplorait le patron d’XL Airways ? Ou bien la "dérégulation" le  "dumping" et les taxes d’aéroports comme le dénoncent quinze syndicats de personnels qui demandent un rendez-vous avec le Secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebarri ?   

Cette crise financière des compagnies françaises survient un an après une série de faillites dans le low cost aérien européen en octobre 2018. En France, Corsair ou Air Caraïbes s’en sortent bien selon certains experts mais ce ne sont pas des compagnies low cost. Par ailleurs Aigle Azur et XL Airways ont pris un vrai risque en surfant sur le pétrole bas des années 2014-2015, et en tentant leur chance sur le long-courrier, explique l'économiste Yves Crozet.

Certains états européens ont récemment décidé de subventionner leurs compagnies aériennes low cost en difficulté. Le gouvernement allemand vient de donner une planche de salut à Condor, la filiale low cost de Thomas Cook Allemagne, grâce à un prêt-relais de 380 millions d'euros. 

Norwegian Airlines, concurrente direct de XL Airlines, avait été sauvée grâce aux aides publiques, ce que n’a pas voulu ou pu faire Paris en raison du droit européen à la concurrence. Le ministre Bruno Le Maire a d'ailleurs annoncé hier qu’il allait saisir la Commission Européenne.  

Entendez-vous l'éco ?
58 min

Liban : le spectre d'une crise financière ?

La rue libanaise s’alarme, alors que le Liban - affaibli par des années de crise régionale et interne - pourrait entrer en récession cette année avec un recul de 0,6 % du PIB (selon l'Institut de la Finance Internationale qui regroupe 450 banques et institutions). La population dénonce la crise économique et s’inquiète d’une crise financière.

La dette atteint 150 % du PIB à 86 milliards de dollars, et certains craignent que la livre libanaise ne soit surévaluée et ne s’affaiblisse subitement face au dollar. Ces craintes ont été renforcées parmi la population après que les banques ont limité leurs ventes en dollars pour préserver les stocks. Au niveau politique, le ton est étrangement alarmant, le ministre des Affaires Etrangères et le président Michel Aoun eux-mêmes ayant évoqué des « pressions » sur la monnaie libanaise. 

Les agences de notation sont partagées : Fitch avait dégradé la note à CCC mais S&P’s la maintient à "B -". Elle ne craint pas de défaut de paiement en raison de réserves encore élevées à 38,66 milliards de dollars (selon la Banque du Liban) et des rentrées encore importantes à 1,4 milliards de dollars en août. Elle note aussi que le Liban a toujours honoré ses dettes.

Japon : la TVA qui rend fou?

C’est demain que s’appliquera l’augmentation de la TVA de 8 à 10 % sur les biens de consommation. Tous ne seront pas touchés : les journaux publiés plus de deux fois par semaine et surtout, l’alimentation, seront épargnée en restant taxés à 8 %. 

D’où une certaine complexité dans la mise en œuvre : les supermarchés doté d'un emplacement pour manger sur place doivent passer à la double caisse, ce qui d'une part coûte cher et occasionne des ruptures de stocks. Pour certains commerces de bouche, la situation est plus délicate encore, explique à l'AFP une boulangère à Tokyo : comme faire lorsque « les clients ne savent pas forcément au moment où ils achètent ce qu’ils vont manger ici, ce qu’ils vont rapporter chez eux… On ne va pas compter à la bouchée ? » 

par Xavier Martinet

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