

Après leur défaite face à Sparte, les cités athéniennes tombent sous le joug d'une tyrannie. À la crise politique s'ajoute une crise démographique et morale. Pourtant, loin de s'effondrer, Athènes va se reconstruire grâce à un processus de réconciliation fondé sur la participation citoyenne.
C’est un numéro antidote, un remède contre la morosité, contre la mélancolie ambiante, une lecture qui nous arme contre la tentation de l’abattement et du repli sur soi. Avec un dossier sur la guerre du Péloponnèse, le magazine L’Histoire nous offre la relation d’une société en crise qui trouve des solutions inédites pour en sortir, une démocratie qui sort d’une crise fratricide dans une situation qui semblait désespérée.
La guerre du Péloponnèse, c’est trente années de combats entre les cités d’Athènes et de Sparte qui en sort victorieuse au cinquième siècle avant notre ère.
Après la défaite, trente oligarques s’arrogent le pouvoir à Athènes et limitent strictement le nombre de ceux qui peuvent prendre part à la vie de la cité, les détenteurs de droits politiques, en exerçant une répression sanglante sur leurs opposants. La démocratie athénienne n’était plus qu’un souvenir.
C’est une histoire de sortie de guerre qui plonge la cité dans une crise démographique, aggravée par une épidémie, peut-être de typhus. La moitié de ceux qui avaient des droits civiques ont disparu et pour y remédier, on bricole : certains esclaves valeureux au combat sont affranchis et accèdent à une forme de citoyenneté dégradée enfin la bigamie est toléré. Les réfugiés des zones ravagées par la guerre affluent dans les espaces publics et l’irruption d’une vague de xénophobie contre ces parvenus et ces nouveaux citoyens fait rage.
Une anxiété de la société athénienne traversée par des épisodes de terreur qui se soldent par des massacres, un climat désastreux qui aboutit à de grands procès politiques et à l’exil de nombreuses élites et surtout, à l’apparition d’un sentiment de la possible disparition imminente de la cité qui se vit comme idéale, « la démocratie était (donc) mortelle ».
Une défiance qui tombe dans la franche hostilité vis-à-vis des élites qui ne se sont pas exilés, bientôt terrorisées et qui réfléchissent à deux fois avant de prendre la parole en public. Une accumulation négative accompagnée de la promotion d’une démagogie toujours au rendez-vous en temps de crise, qui aboutit à la prise de pouvoir de la tyrannie des Trente et à une guerre civile avec l’armée des exilés et des exclus menée par Thracybule mais aussi - au final - à une réconciliation historique.
Un moment sans comparaison de participation citoyenne
« Les émotions, et particulièrement la violence, enfin, acquirent au cours de l’événement une force politique nouvelle ». Car cette crise c’est aussi un moment sans comparaison de participation citoyenne y compris pour ceux qui n’en ont pas formellement le droit d’exercice, de partage de la culture politique et de rapprochement des citoyens. La démocratie est rétablie en 403, toujours avant notre ère, avec la première amnistie de l’histoire qui a un coût : l’imposition du refoulement des rancœurs, d’une injonction à l’oubli, « à ne pas se souvenir des maux », pour parvenir à revivre ensemble mais une démocratie revitalisée par les affres de cet après-guerre.
Liens :
L'Histoire N°479, La guerre du Péloponnèse. La fin de la démocratie athénienne (01/2021).
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