

La défaite amère du camp républicain et les craintes de procès laissent augurer une transition compliquée. Parmi les sujets de discorde : la conservation des documents officiels destinés aux archives nationales. Les historiens auront-ils un accès complet à cette ressource essentielle ?
Alors que le collège des grands électeurs s’est réuni hier pour élire Joe Biden, président des États-Unis, Donald Trump confirme son statut de mauvais perdant.
Son administration fait l’objet d’une plainte de la part de plusieurs associations qui tentent d’alerter les autorités judiciaires et l’opinion publique sur la mise en péril des archives de son mandat.
Dans un article du Washington Post, paru le 5 décembre, Gillian Brockell relaie la crainte de destruction d’une partie des archives présidentielles avant le changement de locataire de la Maison Blanche. Selon les plaignants - historiens, archivistes et associations citoyennes -, pour s’éviter "une exposition juridique et financière potentielle une fois qu'il quittera ses fonctions", l’administration de Donald Trump pourrait négliger les sauvegardes et la conservation des documents.
La loi états-unienne sur les actes présidentiels exige que les présidents et le personnel de la Maison-Blanche conservent tous les dossiers sur "les activités, délibérations, décisions et politiques qui reflètent l'exercice des fonctions constitutionnelles, statutaires officielles ou cérémonielles du président".
L’accès public à ces archives est restreint pendant une période d’au moins cinq ans après la fin du mandat concerné, un délai de rétention prolongé pour certains documents en fonction de leur caractère sensible. Des sources incontournables pour analyser les actions du POTUS, le président des États-Unis, une fois passé le temps de son exercice du pouvoir : un "regard inégalable", selon James Grossman, directeur de l’American Historical Association. Mais une ressource fragile protéger par une loi incomplète, régulièrement remise en cause.
Des précédents qui ont laissé un souvenir cuisant
Gillian Brockell rappelle que les archives George Washington ont en partie été détruites par les rats et que c’est seulement après l’affaire du Watergate et la chute de Nixon que le Congrès a voté la loi sur les archives présidentielles qui octroie la propriété de ces documents au peuple mettant fin à la propriété privée de l’ancien occupant du bureau ovale.
Une action en justice avait déjà été intentée contre Donald Trump qui n’archivait pas les appels téléphoniques et les réunions tenues avec certains dirigeants étrangers. La plainte actuelle voudrait, je cite : "mettre fin au feu de joie des dossiers dans la Roseraie", d’un ancien président sur le départ adepte des réalités alternatives.
Liens :
Gillian Brockell, Historians sue Trump administration to stop "bonfire of records in the Rose Garden", The Washington Post, 05/12/2020.
Annie Karni, Meet the guys who tape Trump's papers back together, Politico, 06/10/2018.
Quelle bibliothèque présidentielle pour Donald Trump ?, Courrier International, 28/11/2020.
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