

Vous avez l’impression de la connaître déjà l'histoire de Cuba ? Et bien peut-être que vous apprendrez quelque chose malgré tout. "Cuba, la révolution et le monde" de Mick Gold revient sur 50 ans de relations internationales de Cuba et Anaïs Kien y consacre son Journal de l'histoire.
En 1959, les révolutionnaires prennent le pouvoir et deviennent bientôt célèbres dans le monde entier, c’est d’ailleurs bien là le caractère extraordinaire de l’histoire de Cuba, une île des Caraïbes qui devient un point névralgique de la guerre froide et retient l’attention des plus grandes puissances, régulièrement contraintes de bousculer leurs agenda par les prises de positions de Fidel Castro.
La tentative catastrophique de la Baie des cochons
Parce que dès les premières années le nouveau régime cubain intéresse l’Union soviétique et défie leur gigantesque voisin, les Etats-Unis, les caraïbes sont en ligne de mire. A commencer par la tentative catastrophique de la Baie des cochons orchestrée par l’administration Kennedy en 1961 qui envoie 1300 opposants cubains entraînés et armés pour en mettre fin à l’implantation du communisme à peine à 150 km de leurs côtes. Bientôt suivi de la « crise des missiles soviétiques » installés clandestinement sur l’île mais bien vite repérés qui a donné des sueurs froides au monde entier et qui a fait apparaître un beau téléphone rouge installé dans les bureaux de la Maison Blanche et du Kremlin en 1962.
Une révolution insulaire qui dépasse ses frontières
La déculottée ne traîne pas. Les barbudos savent se défendre. Fidel Castro était pourtant allé à la rencontre du président Nixon à Washington où la condescendance et le dialogue de sourds avaient bien vite achevé de jeter les Cubains dans les bras de Moscou. Kennedy décrète l’embargo, toujours en cours aujourd’hui, pour asphyxier l’île. Mais cette révolution insulaire porte bien au-delà de ses frontières et mène le mouvement des non-alignés, des pays du Tiers Monde en mal d’autonomie, coincés entre les logiques de guerres froide et les poussières visqueuses des anciens empires coloniaux effondrés. Cuba soutient l’Algérie en guerre pour son indépendance et Lakhdar Brahimi, représentant du Gouvernement provisoire de la République algérienne, témoigne de sa visite à La Havane, où il poireaute une semaine avant que Fidel Castro ne lui accorde audience
L’exportation de la révolution à travers le monde devient un credo mais ne rencontre pas toujours le succès escompté, à commencer par la Bolivie ou le Congo où les conceptions révolutionnaires s’échoue sur les histoires nationales. La nation et la révolution, ça n’est justement pas une évidence partout.
Une histoire de Cuba vue de l'extérieur
Cuba gagne malgré tout dans son engagement contre l’Afrique du Sud en Angola et parvient à se faire admettre à la table des négociateurs au grand damne des Etats-Unis qui figurent amèrement sur les très nombreuses images tournées pour l’occasion.
On pourra regretter le déséquilibre flagrant entre les archives américaines et les autres, un déséquilibre devenu monnaie courante dans les documentaires d’histoire lié à la mise à disposition très généreuse de leurs archives par les Etats Unis mais Mick Gold parvient à nous raconter cette histoire de Cuba vue de l’extérieur, on attend un équivalent pour l’histoire intérieure de Cuba, des opposants au régime et de ceux qui le soutiennent. Affaire à suivre !
par Anaïs Kien
Pour plus d'informations : Cuba, la révolution et le monde, de Mick Gold, disponible jusqu'au 31 janvier 2020 sur Arte.tv
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