

Près de 200 pagodes et temples du site exceptionnel de Bagan ont été détruites ou endommagées par le séisme de jeudi dernier. Un coup dur pour la Birmanie, puisque Bagan est aujourd'hui le site touristique le plus important du pays.
- Pierre Pichard Architecte, ancien membre de l'EFEO, spécialiste de l'Asie du Sud Est et de la Birmanie
- Sardar Umar Alam Directeur du bureau de L'UNESCO en Birmanie
On a en très peu parlé du seime survenu la semaine dernière en Birmanie, probablement parce qu’il a eu lieu jeudi , juste après celui qui a touché très durement l’Italie. Mais aussi, car il a, heureusement, fait beaucoup moins de victimes, 3 morts et une dizaine de blessé. Il a en revanche porté un très sérieux coup à l’incroyable site de Bagan, situé à 30 km à peine de l épicentre du séisme. Les conséquences pour la Birmanie sont considérables puisque Bagan est de loin le site le plus touristique du pays, qui s’ouvre chaque année un peu plus aux visiteurs depuis la fin du régime de la junte. Bagan, qui été la capitale du premier royaume birman du IXème au XIII ème siècle, est un immense complexe de temple bouddhiques absolument unique au monde, souvent comparé à Angkor par son gigantisme, on y trouve près de 2000 pagodes sur plus de 40 km carrés. Et parce qu’il bénéficie d’un climat très sec pour la région, il est resté dans un état de conservation exceptionnel explique Pierre Pichard, architecte ; il a travaillé pendant plus de quarante ans avec l’Ecole Française d’Extrême- Orient, (EFEO) sur ce site de Bagan.
S’il est très bien conservé par le climat, le site a en revanche toujours souffert de l’activité sismique de la région. L’Unesco a annoncé que plus de 200 temples et pagodes, dont le plus important celui de Sulamani, qui a perdu da flèche et sa toiture, ont souffert du séisme de jeudi. Tout au long de son histoire le royaume de Bagan a dû faire face à de terribles tremblements de terre, dont le dernier 1975 a été extrêmement violent. La junte birmane avait alors tout reconstruit à la va-vite, et sans faire appel aux expert de l’Unesco, mal vus dans ce pays alors très fermé. Des restaurations médiocres pour ne pas dire plus, qui font qu’encore aujourd’hui, le site n’est toujours pas classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Selon Sardar Umar Alma, directeur de l’Unesco en Birmanie, malgré un bilan assez lourd, les conséquences de ce séisme ne sont pas si catastrophiques, dans le sens où, comme les déclaration d' Aung San Suu Kyi le laissent entendre, il représente une opportunité de commencer enfin un travail de restauration digne des standards internationaux.
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