Claude-Jean Philippe : "Si je suis tout seul à aimer le cinéma, il y a quelque chose qui me manque"

Claude-Jean Philippe en 1980
Claude-Jean Philippe en 1980 ©AFP - STRINGER
Claude-Jean Philippe en 1980 ©AFP - STRINGER
Claude-Jean Philippe en 1980 ©AFP - STRINGER
Publicité

Hommage à Claude-Jean Philippe, grande voix de France Culture et inlassable passeur de cinéma. Il s'est éteint à 83 ans.

Avec

Impossible de ne pas se souvenir de ce générique du « Cinéclub » que Claude-Jean Philippe a animé sur Antenne 2, devenue ensuite France 2 de 1971 à 1994, lancé avec bio et complicité par Bernard Pivot qui terminait Apostrophes. Claude-Jean Philippe, s’est éteint ce weekend à l’âge de 83 ans. Passionné absolu de cinéma, il a raconté, présenté, fait découvrir des milliers films à la télévision, dans les salles de cinéma, mais aussi à la radio. Il a animé l’une des émissions les plus emblématiques de France culture, le Cinéma des Cinéastes, où il proposait de magnifiques entretiens avec de grands réalisateurs. Réalisateurs qui parfois avaient été ses camarades, puisque Claude-Jean Philippe avait fait l’IDHEC, l’ancêtre de la FEMIS, en même temps que la génération de la nouvelle vague, et on l’ignore souvent, il a produit des dizaines de documentaires pour le cinéma et la télévision, comme le rappelle Sylvie Granotier, écrivain , scénariste elle a été l’un des grandes amies de Claude Jean Philippe.

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

Lui qui rêvait d’une carrière d’acteur a tout de même réussi à se produire sur le tard au théâtre, et a aussi tourné dans une adaptation télévisuelle du chef d’œuvre « Inconnu à cette adresse », où il incarnait un nazi. Pied de nez de la part de Claude-Jean Philippe, né Claude Nahon à Casablanca, dans une famille juive marocaine. Né amoureux du cinéma, et son premier ciné club, il l’a fondé à 18 ans dans sa ville natale. C’est là qu’est née sa vocation de passeur de cinéma, vocation qui le conduit à parler du cinéma à la radio à la télévision, dans les salles mais aussi dans les livres puisqu'il est l’auteur de plusieurs ouvrages importants sur le cinéma et notamment de plusieurs biographies, dont une de Renoir. Pour lui aimer, c’était partager, comme il l’expliquait à Carole Desbarats en 2012 dans l’émission « A voix nue », à retrouver en intégralité ici.

Publicité

Il y a deux façons de regarder l’art, je crois. Il y a la façon du collectionneur : je le garde et même éventuellement je le mets dans mon coffre-fort, il est à moi ! Ce que je peux comprendre, mais en même temps c’est dommage. Et l’autre façon c’est la pédagogie. Jacques Tati m’avait fait ce grand compliment un jour de me dire : « Vous, vous êtes l’avocat du cinéma ». C’est vrai mais, rétrospectivement !(…) J’ai envie de vous faire partager, j’ai l’impression que, si je suis tout seul à aimer ça , il y a quelque chose qui me manque. Voilà.

Après la télévision, la radio, c’est dans la salle du cinéma de l’Arlequin à Paris, que Claude-Jean Philippe a officié. Tous les dimanches, à 11h, il y présentait un film, toujours avec la même fougue, affirme Sylvie Granotier. En janvier dernier son Ciné Club de l’Arlequin avait fêté ses vingt ans.