Le procès de Socrate selon Paulin Ismard

Je suis ravie de parler de la parution en Champs Flammarion de l’ouvrage de Paulin Ismard, L’événement Socrate, d’abord sorti en 2013. 

Certes, il ne s’agit pas d’un essai de philosophie, mais d’histoire… Mais, il y est bien question, à travers l’événement historique du procès de Socrate, accusé en 399 avant Jésus-Christ d’impiété, de la condamnation du savoir par la cité athénienne. De quoi évoquer les rapports pas si évidents entre démocratie et philosophie, comme me l’a expliqué Paulin Ismard lui-même au téléphone.

En quoi le procès de Socrate révèle-t-il les tensions entre philosophie et démocratie ?

Mais, pour comprendre cette rupture fondatrice, il ne faut pas s’en tenir à la seule condamnation de Socrate par la cité athénienne, il faut revenir à la position de Socrate lui-même, face à la démocratie, au procès qu’il a d’abord initié à son égard. Que reprochait-il, alors, de son côté, au moins mauvais ou au pire des régimes ?

Ce qui est en jeu dans le procès de Socrate, c’est donc la place faite au savoir dans la démocratie, et on pourrait dire à la philosophie dans la cité : quelle place, mais aussi quel type de savoir, et surtout, de quelle manière le transmettre. Et c’est bien de quoi on accusait Socrate, ou cette manière de corrompre la jeunesse...

Socrate corrupteur de la jeunesse, philosophe impie, trop charismatique, révélateur du politique athénien, dans le fonctionnement de sa justice, dans son rapport aux dieux, et bien sûr, dans sa vision du savoir… De quoi l’événement Socrate, l’affaire Socrate a-t-elle au final été le procès, repris et relu à travers les siècles ?

C’est bien le sens de ce livre passionnant à découvrir aux éditions Champs Flammarion.