

A l’occasion de la parution en français de La société de transparence (PUF), présentation d’une figure encore trop peu connue en France, et pourtant incontournable : le philosophe Byung-Chul Han !
« Nous vivons dans une société de discipline, dominée par les interdits et les règles… marquée par la devise du « Yes, we can », ce qui crée au début une sensation de liberté, mais se révèle en fait plus aliénant que le « tu dois »… »
Telle est la voix de Byung-Chul Han. Sa voix, c’est d’abord celle d’un philosophe né en Corée du Sud, venu en Allemagne en 1980, pour découvrir les grands systèmes de pensée, mais sous le prétexte donné à ses parents d’aller étudier la métallurgie… Plus de trente ans plus tard, désormais professeur à Berlin, auteur d’une vingtaine d’ouvrages, traduits dans plus de 10 langues, Byung-Chul Han, c’est aussi la voie de la critique : il détecte tout simplement les dessous de ce que l’on ne cesse d’entendre partout, de tout ce qui est proclamé et prôné... Comme la transparence.
Dans son dernier ouvrage paru en français, La société de transparence, on retrouve un des grands axes de la pensée de Byung-Chul Han : le travail d’un paradoxe de notre époque, un paradoxe assez également partagé, et qui consiste à tout montrer pour ne plus rien révéler. De la tendance à l’uniformisation, au numérique qui nous pousse au nivellement, sans oublier la fatigue qui n’aide pas, Byung-Chul Han souligne ces signes qui nous mettent à nu. Mais, des signes qui n’en sont plus, qui sont trop transparents et n’ont plus de sens…
Voilà sa critique : que dire de ces signes qui disent déjà tout ? Ou qui sont si lisibles qu’ils ne disent plus rien du tout ? Que dire quand il n’y a plus de place pour l’équivoque, l’ambiguïté, pour l’abîme, comme l’aime Baudelaire ?
Parce qu’il y a chez Byung-Chul Han une passion de l’horreur à la manière de Baudelaire qu’il cite avec plaisir, un peu de Roland Barthes et de ses mythologies, de Giorgio Agamben et de sa biopolitique, de Jean Baudrillard et de l’hyperréalité, ou encore, une critique assez commune de notre temps, on pourrait se demander ce qu’il le distingue… eh bien de l’épaisseur justement ! : tout ce qu’il revendique contre le lisse, tout ce que l’on retrouve dans ses interprétations qu’il retravaille au fur et à mesure de ses livres, mais aussi dans les corps qu’il décrit, qui ne se dévoilent pas et ne s’épilent pas, tout ce qui empêche, en fait, de le réduire à un autre, de le lisser à notre tour.
EXTRAITS :
-trailer du documentaire « Fatigue society » avec la voix de Byung-Chul Han
-allocution de François Hollande suite à l’affaire Cahuzac et spot de la Haute Autorité pour la Transparence de la vie publique
-poème « Hymne à la beauté » de Charles Baudelaire lu par Thierry Hancisse
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