Biodiversité végétale, l’extinction s’accélère

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Le taux d’extinction des plantes est plus élevé et plus rapide que prévu, une énorme masse métallique se cache sous la surface de la lune et autres actualités scientifiques de la semaine.

"Un huitième des espèces végétales risque de disparaître d'ici 2050."

Selon l’ étude publiée dans la revue N_ature Ecology and Evolution_, les plantes disparaissent deux fois plus vite que les amphibiens, les mammifères et les oiseaux combinés.  Elle fait écho au récent rapport de l’IPBES sur l’effondrement du vivant. En janvier également, on apprenait qu’en France, 15% de la flore sauvage était menacée de disparition. S’il est plus souvent question de la perte de la diversité animale que de la biodiversité végétale, les chiffres sont aussi préoccupants. Cette étude est un vaste travail de fond de bibliographie sur des inventaires réalisés à travers le monde et sur différents terrains. Elle a permis de revisiter et de réactualiser la liste des espèces manquantes : entre 1753 et 2018, 571 espèces de plantes ont disparu, quatre fois plus qu’on ne pensait. 

Marc-André Sélosse est professeur au Muséum National d'Histoire Naturelle. Il parle d’un taux d’extinction beaucoup trop élevé. 

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On a perdu 0,2% de plantes. Le rythme de disparition pour les plantes n’est pas le même que pour les animaux. Mais la tendance est affolante et s’accélère. On se rend compte qu’on aura perdu un huitième des espèces en 2050. Le taux actuel d’extinction est deux fois plus élevé que ce qu’il était avant 1900. On estime aussi ce que ce taux est 500 fois plus fort que le taux d’extinction spontané des espèces.

Cette étude révèle que les îles et les zones tropicales sont les plus touchées par cette extinction massive. Hawaï détient le record du taux d'extinction le plus fort : l’île a déjà perdu près de 80 espèces végétales. Cela concerne aussi l’Afrique du Sud, l'Australie, le Brésil, l’Inde, Madagascar mais aussi la Méditerranée. Les causes sont connues, elles sont liées à l’activité humaine : destruction des habitats naturels, agriculture intensive, stérilisation des sols, extension des villes, dérèglement climatique… En revanche, pourquoi une espèce de plante serait plus susceptible qu’une autre de disparaître ? Sur ce point, les chercheurs n’ont pas trouvé de schéma génétique ou évolutif pour l’expliquer rendant les prévisions plus difficiles encore.  

Pierre-Henri Gouyon est biologiste au Muséum National d'Histoire Naturelle. Pour lui, cette étude annonce des extinctions en cascade.
 

La lune : une ressource minérale ?

La revue Geophysical Research Letters révèle que sous la surface de la lune, se cache une immense masse métallique. La découverte a été faite sur la face cachée, non loin du pôle sud, dans le bassin d’Aitken, là où se trouve le plus gros impact de météorite. La sonde américaine GRAIL- qui mesure les variations de gravité de l'astre - a détecté dans cette zone une anomalie de masse, c’est à dire une concentration de matériaux beaucoup plus dense que sur le reste de la surface.  Ses données ont été combinées avec celles de la sonde LRO et elles ont révélé une énorme masse métallique, cinq fois plus grande qu’Hawaï et profonde de 300 kilomètres. La découverte est importante car plusieurs missions d’exploration sont prévues dans cette région pour 2020. Pour expliquer l’origine du phénomène, plusieurs hypothèses ont été formulées. Cela pourrait provenir d'une concentration d’oxyde lors la solidification du magma lunaire. Mais cela n’explique pas pourquoi cette masse ne se trouve que dans ce cratère. Selon l'hypothèse la plus probable, il pourrait s’agir des restes d’un impact avec un astéroïde au noyau métallique. 

Interview avec Philippe Henarejos, rédacteur en chef de la revue Ciel et Espace.
 

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