De nombreux traitements contre le cancer ne visent pas les bonnes cibles moléculaires

Selon une étude parue dans Science Translational medicine , de nombreux traitements contre le cancer visent les mauvaises cibles moléculaires. Depuis 15 ans, les thérapies dites ciblées cherchent précisément à cibler les protéines kinases, très impliquées dans le développement des tumeurs. Il a déjà été démontré que lorsque l'on recherche des molécules chimiques pour viser une kinase en particulier, cette molécule chimique a des effets sur d’autres kinases, ce que l'on appelle des effets off target, ou hors cible. Dans cette étude, les chercheurs ont analysé dix médicaments, dont sept actuellement en essais cliniques. Ils les ont testés avec des cellules malignes modifiées par la technique CRISPR CAS9 - celle dite des "ciseaux moléculaires". Les protéines qui sont considérées comme essentielles à la survie de la cellules cancéreuses - et qui sont précisément ciblées par ces traitements - ont été supprimées et on observe que malgré tout, ces cellules malignes survivent.

Interview avec Caroline Moyret-Lalle, professeur en biologie moléculaire et en cancérologie à l’Université Lyon 1. Pour elle, cette nouvelle approche va permettre d’affiner la recherche de nouvelles cibles. 

En bref

• La banquise a presque atteint son niveau le plus bas 

Selon les scientifiques de l'Institut Alfred Wegener pour la recherche polaire et marine et de l'Institut de physique de l'environnement de l'Université de Brême, la fonte annuelle de la banquise poursuit son été record. Seuls 3,9 millions de kilomètres carrés de l'océan Arctique sont recouverts de glace : il s'agit du niveau le plus bas depuis 1979, date des premières mesures par satellite. Entre mars et avril, l'étendue de la glace a considérablement diminué ce qui, par conséquent, empêche la banquise arctique de se reconstituer. De plus, la chaleur emmagasinée dans l'eau peut continuer à faire fondre le dessous de la glace pendant encore quelques semaines. 

• Mesurer la douleur grâce à l'activité cérébrale

Une équipe américaine vient de mettre au point un nouvel appareil capable de détecter le niveau de douleur des patients via leurs signaux cérébraux. Le traitement de la douleur post-opératoire est un enjeu important en médecine mais il reste mal évalué, notamment chez les enfants, les personnes âgées ou encore chez celles qui ne peuvent pas s’exprimer. Ce nouvel outil de neuro-imagerie portable, le  F.N.i.S, fonctionne par spectroscopie infrarouge. Des capteurs sont placés sur le front pour mesurer l’activité du cortex préfrontal, qui tient un rôle-clé dans la gestion de la douleur. Les concentrations d’hémoglobine oxygénée, qui indiquent l’activité des neurones, sont mesurées. Après test, ce nouveau procédé détecte la douleur à un niveau de précision de 87%. 

• Le matériau ultra-noir le plus abouti

D'après la revue ACS Applied Materials & Interfaces, les chercheurs du MIT viennent de créer un matériau plus noir que le Vantablack. Ce nouveau matériau est capable absorber 99, 995% de la lumière entrante. Il s'agit du matériau ultra-noir le plus abouti. Les chercheurs ont fait cette innovation par hasard : ils cherchaient à augmenter les propriétés électriques et thermiques des nanotubes de carbone. En tentant d’en cultiver sur des matériaux conducteurs - en l’occurrence de l’aluminium - ils se sont rendus compte que leur échantillon était inhabituel. Ils ont ensuite mesuré sa réflectance optique exceptionnelle. Ses propriétés d’absorption de la lumière ultra-puissante peuvent être utiles pour les instruments d’optique, et notamment pour ceux qui composent les télescopes spatiaux. 

par Natacha Triou