Les chercheurs californiens du SCRIPPS affirment que le «diamidophosphate », dit DAP, serait l’élément chimique qui aurait permis la formation de macromolecules et donc l’émergence du vivant sur la Terre primitive.
Le grand rêve des chercheurs en chimie prébiotique est de résoudre ce fameux mystère: comment se sont formées les macromolécules de la biologie moderne, qui sont capables d’exercer les fonctions du vivant. Pour le savoir, ils essaient de comprendre comment les trois substrats élémentaires présents sur la terre primitive ont pu interagir et donner naissance au phénomène de la vie. L’équipe de chimistes de l’institut de recherche Scripps en Californie explique dans un article paru cette semaine dans Nature Chemistry avoir trouvé ce fameux « lien manquant » : il s’agit du « diamidophosphate », dit DAP. Il aurait joué le rôle de catalyseur dans la création des premières formes de vie en effectuant un procédé de phosphorylation sur tous les substrats qu’il touche, explique la française Clémentine Gibard co-auteur de l’article.
Un scénario presque pour expliquer l'émergence du vivant
Il ne s’agit bien sûr que d’une hypothèse, et plusieurs inconnues subsistent mais ce scenario séduit la communauté scientifique. Car cet agent interagit dans les trois domaines essentiels du vivant, dans des conditions compatibles avec celles de Terre primitive: c'est une première depuis la naissance en 1953 de chimie prébiotique expérimentale, qui connait de très belles avancées ces trois dernières années. C'est en tous cas l'enthousiasme chez Marie Christine Maurel, professeur de biologie cellulaire et moléculaire à l’université Pierre et Marie Curie, ainsi qu’au Museum d’Histoire Naturelle. La question principale qui subsiste dans ce scénario reste de savoir comment expliquer la présence phosphate, qui n'existait pas sur la Terre primitive. On sait cependant que la corrosion de météorites pourrait l'expliquer.
Et aussi : découverte d'une bactérie probiotique qui produit un puissant antidouleur dans le syndrome de l'intestin irritable.
Le syndrome de l’intestin irritable est une maladie chronique caractérisée par des douleurs abdominales associées à des troubles du transit. C'est une pathologie hautement invalidante et pour lequel il n’existe pas aujourd’hui de traitement efficace. La bactérie Echerichia coli , probiotique découvert pendant la première guerre mondiale, a récemment été utilisée par voie orale comme traitement thérapeutique alternatif avec de bons résultats, mais on ne comprenait pas véritablement les bases moléculaires de ses propriétés thérapeutiques. Une équipe de chercheur du CHU de Toulouse a enfin réussi à démontrer qu' Escherichia coli produisait trois types de lipopeptides, dont l’un s’est révélé capable de passer la barrière intestinale et agir sur les neurones, comme l'explique Nicolas Cénac co-auteur de cette étude, publiée dans Nature Communications .
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