Une nouvelle méthode pour mesurer la pêche sauvage ; et autres actualités scientifiques.
La pêche illégale est un fléau pour la biodiversité marine, mais il est très difficile de mesurer son ampleur. Une équipe française a eu l’idée d’utiliser des albatros pour recenser les bateaux de pêche clandestins. Mieux que des drones, les albatros sont capables de voler sur de très longues distances et - on le sait bien avant Baudelaire - ils adorent suivre les bateaux, surtout les bateaux de pêche. Pendant six mois, 170 oiseaux ont été équipés de balises, ce qui a permis de couvrir plus de 47 millions de km² de l’océan austral. Les résultats obtenus par cette équipe viennent de paraître dans la revue PNAS : il s'agit d'une première évaluation mais elle révèle que plus du tiers des bateaux détectés par les oiseaux n’étaient pas déclarés.
Henri Weimerskirch est chercheur CNRS à l’Université de la Rochelle. Il a dirigé ce programme Ocean Sentinel.
Une nouvelle méthode pour régénérer les nerfs endommagés
La revue Science Translational Medicine décrit une nouvelle méthode expérimentale pour régénérer des nerfs endommagés. Une équipe de l'Université de Pittsburgh aux Etats-Unis vient de prouver qu'il était possible de faire repousser des nerfs sectionnés sur près d'un centimètre. Ils ont travaillé à partir de segments nerveux d’avant-bras de singes. Ils ont implanté aux extrémités des tubes en polymères emplis d'une protéine qui favorise la croissance. Il a fallu un an pour que le nerf repousse. Les singes ont ensuite récupéré leurs fonctions motrices. Des essais cliniques devraient rapidement être mis en place.
La détection de 53 géoneutrinos
La revue Physical Review fait la description de 53 géoneutrinos. Chaque seconde, environ six millions de géoneutrinos pénètrent chaque centimètre carré de la surface de notre planète. Toutefois, ces particules interagissent si faiblement avec la matière qu’elles sont extrêmement difficiles à détecter. Entre 2007 et 2019, le détecteur Borexino enterré en Italie a détecté 53 géoneutrinos. Ces détections permettent de mieux comprendre les processus radioactifs dans le manteau terrestre. Grace à ces résultats, on peut dire que les processus de désintégration radioactive qui se produisent à l’intérieur de la Terre génèrent plus de la moitié de la chaleur interne de la planète.
Fin de mission pour Spitzer
La mission du télescope spatial Spitzer prend fin aujourd’hui. Lancée en 2003 par la NASA, Spitzer a été l’un des premiers télescopes en orbite et surtout, l’un des télescopes infrarouges les plus sensibles de l'histoire. On lui doit des milliers de découvertes et d’observations qui ont nourri plus de 8 700 études scientifiques. La découverte d’un nouvel anneau de la planète Saturne, c’est lui, la détection des galaxies les plus lointaine de notre univers, c’est lui aussi. La première détection de lumière d'exoplanète, c’est encore lui.
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