

Des rotifères congelés dans le pergélisol arctique battent le record de la plus longue cryptobiose ; et autres actualité scientifiques.
Selon une étude parue dans la revue Current Biology, un animal microscopique vieux de 24.000 ans est revenu à la vie. Une équipe russe a décongelé un échantillon de l'ancien pergélisol arctique, prélevé dans le nord de la Sibérie à plus de 3 mètres de profondeur et vieux de 24.000 ans. Les chercheurs ont alors mis à jour des rotifères, qui sont des invertébrés microscopiques de 2 millimètres de large. Une fois revenus à température ambiante, 144 animaux ont repris leur cycle de vie, se sont reproduits et peuvent même éventuellement être recongelés. Cette faculté, c’est la cryptobiose, grâce à laquelle certains organismes peuvent survivre tout en mettant leur métabolisme en pause, ce qui leur permet de résister à des périodes de grand froid, au gel, ou encore à des périodes de dessèchement. La vedette de la cryptobiose est le tardigrade. On a découvert les rotifères au tournant du 17ème siècle et, dès le 18ème siècle, il y a des eu des expériences sur leur capacité de vie latente. On savait qu’après une congélation à -20°C, ils pouvaient se mettre en veille pendant 10 ans, mais on ne savait pas qu’ils pouvaient le faire sur des dizaines de milliers d’années.
Entretien avec Stéphane Tirard, professeur d’épistémologie de l’histoire des sciences à l’université de Nantes. Il est l’auteur de « Cryptobiose et reviviscence chez les animaux, le vivant et la structure ».
LA_METHODE_SCIENTIFIQUE - Stephane TIRARD
1 min
Les concentrations CO2 atmosphérique n’ont jamais été aussi élevées
Selon le dernier rapport de la NOAA (la National Oceanic and Atmospheric Administration), les niveaux actuels de dioxyde de carbone atmosphérique n’ont jamais été aussi élevés dans l’histoire de l’humanité. La NOAA est le laboratoire de surveillance mondiale de l’atmosphère, qui enregistre depuis 1974 (et de façon précise) les concentrations de dioxyde de carbone atmosphérique. En mai dernier, la NOAA a enregistré le niveau le plus élevé depuis le début de ses mesures. Malgré la quarantaine mondiale, le dioxyde de carbone libéré par les activités humaines, avec la déforestation et la combustion de combustibles fossiles, ne cesse de s'accumuler dans l'atmosphère. Avec une moyenne mensuelle de 419 parties par million, les niveaux actuels sont équivalent à ceux observés à l’ère du Pliocène, il y à 4.1 à 4.5 millions d’années.
L’odeur maternelle encourage la vision des bébés
Selon une étude parue dans PNAS, les bébés peuvent percevoir des visages grâce à l’odeur maternelle. Chez les nourrissons humains, l’odorat est un sens plus développé que la vue. Une équipe française a mené une expérience avec des bébés de 4 mois. Ils devaient regarder des images d’objets et des objets « faciaux », c’est-à-dire qui ressemblent à des visages (comme deux œufs au plat qui sourient dans une poêle). Les bébés devaient porter un tee-shirt de leur mère, puis un tee-shirt sans odeur. Les résultats des électroencéphalogrammes (pour mesurer leur activité cérébrale) montrent qu’au contact de l’odeur maternelle, les bébés perçoivent des visages illusoires. On observe une réponse neuronale dans l'hémisphère droit spécialisé. Cette expérience prouve que l’odeur de la mère encourage, voir façonne, la perception des visages.
Plus les animaux sont domestiqués, plus leurs cerveaux sont petits
Enfin, selon une étude parue aujourd’hui dans Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, plus les animaux sont domestiqués et proches des humains, plus leurs cerveaux sont petits. C’est ce qui ressort de cette étude comparative sur la taille des cerveaux des bovins. Des chercheurs suisses ont mesuré 13 crânes d'aurochs (ancêtres sauvages de nos vaches, disparus depuis très longtemps). Ils les ont ensuite comparés avec 317 crânes contemporains de 71 races bovines domestiquées. En moyenne, leurs cerveaux sont environ 26% plus petits que ceux des bovins sauvages. De plus, selon les races, les cerveaux sont plus petits : les vaches laitières par exemple ont un cerveau plus petit que les bovins de tauromachie, qui ont moins d’interactions avec nous. Selon les auteurs, l’intensité du contact humain a un effet sur la réduction du cerveau des animaux.
L'équipe
- Production