Des robots végétaux auto-régulateurs ; et autres actualités scientifiques.
Une étude parue dans la revue Soft Robotic décrit la création des premières plantes robotisées. Des chercheurs turcs viennent de créer des robots végétaux auto-régulateurs. Ces petits robots en papier, dotés de feuilles en origami, imitent la physiologie des plantes sur de nombreux aspects. Ils sont notamment capables de suivre le Soleil, une faculté que l’on appelle en botanique l’héliotropisme, c'est à dire l’aptitude naturelle des plantes à s’orienter vers les rayons solaires. Ils reproduisent par ailleurs la nyctinastie - l’ouverture des feuilles - grâce à un mécanisme inspiré de la "transpiration végétale". Cette transpiration, qui transporte l'eau des racines aux feuilles, a été copiée ici pour faire bouger ces robots sans qu’ils aient besoin d’aucun type de moteur. Cela peut paraître anecdotique mais voici pour la première fois un exemple de motorisation capable de se contrôler, de se réguler, de s'adapter automatiquement à son environnement, sans avoir besoin ni de programmation, ni de maintenance. Ce sont les principaux objectifs de la robotique actuelle.
Sophie Sakka est enseignante-chercheuse à l’Ecole Centrale de Nantes au Laboratoire des sciences numériques. Elle est spécialisée en robotique et en biomécanique.
LA_METHODE_SCIENTIFIQUE - JDS Sophie Sakka
1 min
La mission ExoMars est reportée
Autre conséquence de la pandémie de coronavirus Covid-19 : la mission spatiale russo-européenne ExoMars est reportée. Roscosmos et l'Agence Spatiale Européenne (ESA) viennent d’annoncer son report. Les deux agences rencontraient déjà différents problèmes techniques. Le rover devait décoller cet été, mais il attendra la prochaine fenêtre de tir, entre août et octobre 2022.
Culture scientifique et foi religieuse sont-elles compatibles ?
Selon une étude publiée par le CIRST- le Centre Inter-universitaire de Recherche sur la Science et la Technologie, plus de religion = moins de science. Certes, Einstein, Newton, Pasteur, Galilée étaient croyants. Mais des sociologues franco-canadiens ont voulu vérifier les liens contemporains entre croyance religieuse et environnement scientifique. Ils se sont appuyés sur des sondages réalisés aux Etat-Unis et en Europe entre 2005 à 2018. Première conclusion : "Plus les individus s’identifient à une religion et la pratiquent fortement, moins ils ont de compétences scientifiques". D’autre part,"plus les individus adhèrent à une religion, moins ils ont des attitudes positives envers les sciences". Les Européens et les Américains les moins religieux et les plus athées seraient ceux qui ont des représentations des sciences les plus positives.
Un impact d’astéroïde aurait détruit l'un des premiers villages humains
Selon une étude parue dans Scientific Reports, un impact d’astéroïde pourrait être responsable de la destruction de l'un des premiers établissements humains il y a 12 800 ans. Le site Tell Abu Hureyra situé dans la vallée de l'Euphrate en Syrie est l’un des premiers où des populations ont commencé à se sédentariser et à cultiver. Mais ce site-clé de la révolution agricole a aussi une autre histoire. Les archéologues de l'Université de Californie viennent de découvrir sur certains fossiles des traces d’éclaboussures de verre fondu, lequel ne peut se former que soumis à des températures extrêmes, bien plus élevées que ce que les humains étaient capables de produire à l’époque. Cela n’a pu se produire que par un phénomène extrêmement violent, comme celui d'un impact cosmique. Le village d'Abu Hureyra aurait été brusquement détruit par les fragments d’une comète.
E. coli, des bactéries kamikazes
Selon une prépublication parue sur Biorxiv, les bactéries se sacrifient pour sauver leurs colonies lorsqu'elles sont attaquées. Pour se défendre, les bactéries ont développé une grande variété de défense immunitaire. Une équipe américaine a analysé l’une d’entre elles, en l'occurrence celle de la contre-attaque auto-sacrificielle. Grâce à un test fluorescent bicolore sur des souches de bactéries E. coli, les chercheurs ont réussi à distinguer les cellules qui se suicident de celles qui sont éliminées par une toxine concurrente. Les auteurs parlent de tactiques de bataille et de stratégie de survie. Ils rappellent également que ces comportements kamikazes sont aussi observés chez certains insectes - les fourmis et les abeilles - qui peuvent se sacrifier pour défendre leurs colonies lorsqu'elles combattent des ennemis.
par Natacha Triou
L'équipe
- Production