

Cette semaine : Des fossiles homininés vieux de 7 240 000 ans en Europe : plus anciens que Toumaï en Afrique - Le CNES se lance dans le grand bain des nanosatellites - En bref : L'Antarctique se réchauffe et reverdit - Jupiter : nouvelles découvertes par la sonde Juno de la NASA
Madelaine Böhme (Paléoclimatologue à l'Université de Tübingen - Senckenberg Center for Human Evolution and Paleoecology (HEP)), Michel Faup (Directeur délégué à la prospective et à l'innovation au CNES), Yves Coppens (Paléontologue et paléoanthropologue, professeur émérite au Collège de France).
Une origine européenne de l'humanité? Deux fossiles sèment le trouble
Graecopithecus : c'est le nom de cette espèce hominoïde découverte en 2009 en Grèce et en Bulgarie. Deux petits fragments, une mâchoire inférieure et une prémolaire, qui ont été datés à 7,175 et 7,24 millions d'années respectivement. Plus anciens que le plus ancien ancêtre connu, Toumaï, ces fossiles pourraient suggérer que c'est en Europe, plutôt qu'en Afrique que les humains ont été séparés des singes.
Jusqu'ici, l'hypothèse la plus admise repose sur des découvertes en Afrique, notamment Lucy et Toumaï, âgé de 7 millions d'années. C'est la "East Side Story", formulée notamment par le paléontologue Yves Coppens, découvreur de Lucy. Y aurait-il une "North Side Story" de l'humanité?
Pour les chercheurs allemands et canadiens, les bouleversements violents du climat ancien et la formation d'un désert saharien au Sud de l'Europe actuelle - dont les preuves ont été trouvées auprès de Graecopithecus - constituent un indice supplémentaire de rupture locale entre grands singes en humains avant 7 millions d'années dans les Balkans. Ces paléontologues on-t-ils trouvé le premier homme? Il faut être prudent car les éléments fossilisés sont minces, les hypothèses audacieuses de ce genre sont récurrentes, et les doutes subsistent.
NB : Erreur dans le Journal où il est dit que Toumaï a été retrouvé en Ethiopie : en réalité c'est au Tchad voisin que son crâne a été exhumé en 2001.
Nanosatellites : le CNES rejoint la course mondiale

Un satellite de 25 kg aussi utile qu'un satellite de près de 500 kg ? Comme d'autres agences depuis 15 ans, le CNES vient de parier sur la miniaturisation massive des satellites, les nanosatellites en dessous de 100 kg. En partenariat avec le constructeur privé Nexeya, le projet de 9,4 millions d'euros au départ vise à lancer une filière industrielle française de nanosatellites.