

Un fossile confirme la présence de l'Homme de Denisova il y a 160 000 ans au Tibet, la recherche en fusion nucléaire progresse en Chine et autres actualités scientifiques de la semaine.
La découverte d'une mâchoire de Denisovien sur les hauts plateaux Tibétains
On commence avec le premier sujet de ce journal avec la découverte sur un plateau tibétain d’une mâchoire de Denisovien.
Cela fait quelques années que la chasse à l’homme de Denisova est ouverte. En 2010 – dans la grotte de Denisova en Sibérie on découvre cette espèce du genre homo- un cousin d’Homo Sapiens et de l'Homme de Neandertal. Ce qu’il y a de particulier c’est qu’on a fait cette découverte grâce à l’analyse génétique de fragments osseux : l’analyse ADN ne correspondait à rien d’autre de connue. Donc jusqu’à présent, des Denisoviens on ne connait pas grand-chose, sauf leur génome.
Ici, on a une mandibule, trouvée au Tibet, à 3 300 mètre d’altitude. Première surprise : la datation. Cette mandibule est vieille de 160 000 ans. Personne ne pensait qu’une espèce d’homme si ancienne puisse vivre à si haute altitude. Dans ce genre d’environnement extrême, les traces d’occupation humaine remontent à 40 000 ans.
Pour s’assurer qu’il s’agissait bien d’un reste de Denisovien, l’extraction d‘ADN n’a pas fonctionné… Mais c’était sans compter sur les progrès en paléo-protéomique. Il s'agit de chercher des protéines qui ont survécu dans les tissus osseux, ou dentaires.
On se doutait que les Denisoviens étaient présent non seulement en Sibérie du Sud mais aussi en Chine. Une étude récente a montré qu’il y avait des traces de leur ADN dans le génome des populations asiatiques actuelles. Avec ce fossile à plus de 3 000 mètres d’altitude, on comprend mieux aussi pourquoi l’homme de Denisova est porteur d’un gène qui lui permet d’être mieux adapté à une atmosphère raréfiée en oxygène. Un gène que l’on retrouve d’ailleurs chez les Tibétains d’aujourd’hui.
Ce qu’on découvre depuis une dizaine d’années c’est que l’évolution humaine en Asie est foisonnante et beaucoup plus complexe que ce qu’on ne pensait. Il y a quelques semaines encore, on découvrait aux Philippines une nouvelle espèce d’homme : Homo Luzonensis. Là, avec cette mâchoire, on se rapproche d’une meilleure identification morphologique de l’homme de Denisova.
Entretien avec Jean-Jacques Hublin, paléoanthropologue, professeur au collège de France et auteur de l'étude parue dans Nature- et avec Antoine Balzeau, paléoanthropologue au CNRS et au Musée de l’homme à Paris.
La recherche en fusion nucléaire progresse en Chine.
Les machines à fusion EAST ont obtenu des résultats sans pareil :
La recherche en fusion nucléaire, est l’un des chantiers majeurs de la recherche dans le monde. Et pour cause : elle serait une source d’énergie inépuisable, propre, sans émission de CO2, et sans déchet radioactif. Depuis 2001, cette recherche s’est mondialisée avec le projet ITER : 35 pays- dont la Chine - se sont associés pour la construction d’un réacteur.
Par ailleurs, la Chine a également lancé son propre programme et vient d’annoncer qu’un prototype de réacteur devrait fonctionner d’ici 2040.
Pour bien comprendre : la fusion nucléaire, c’est la fusion de deux noyaux atomiques, qui génère de la chaleur et donc de l’électricité. Les réactions de fusion ce sont celles qui apparaissent dans les étoiles et dans le soleil. Donc pour maîtriser ces réactions, il faut mimer les conditions qu’il y a dans une étoile au moyen d’une cage magnétique.
EAST, la chambre de confinement magnétique chinoise, à atteint la température de 100 million de degré - c’est 6 fois la chaleur au cœur du soleil- et surtout, EAST a maintenu cette température pendant une centaine de secondes : un record.
Entretien avec Alain Bécoulé directeur de l’Institut de recherche sur la fusion par confinement magnétique du CEA et l'auteur de L'énergie de fusion aux éditions Odile Jacob.
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