L'impact de l'alimentation sur l'évolution du langage

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Les conséquences de l'invention de l'agriculture sur nos capacités linguistiques, la sensibilité du cerveau humain au champ magnétique terrestre et autres informations scientifiques de la semaine.

L'agriculture a-t-elle modifié nos capacités linguistiques?

Une étude parue dans Science revient sur l’évolution du langage : selon elle, les sons « v » et « f » sont apparues tardivement. Ces sons labiodentales - qui sont produits avec la lèvre inférieure en allant vers les dents supérieures- sont lié à l’invention de l’agriculture au néolithique. 

Cette théorie a été suggérée en 1985 par le linguiste Charles Hockett. Il a créé un vaste répertoire phonétique et déjà, il insinuait que l’existence de certains sons, chez certaines populations, différait selon l’alimentation et selon la pratique de l’agriculture.

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C’est cette idée que cette équipe internationale a voulue tester dans cette étude. Après une analyse statistique pour vérifier les corrélations, les chercheurs ont ensuite mis au point un modèle biomécanique, un modèle détaillé du visage humain pour observer le mouvement de l’appareil articulatoire. Parce que selon l’alimentation, l’effort masticatoire n’est pas le même. 

Faire un lien aussi direct entre l'alimentation et les capacités linguistiques, pour la discipline, c’est très novateur. Cette étude fait déjà débat dans la communauté scientifique. D’une part, parce qu'en linguistique, on explique les changements de langue par des changements culturels, qui sont détachés du biologique. D’autre part, parce que cette recherche contredit la théorie selon laquelle la diversité phonétique du langage humain existe depuis l’apparition de notre espèce, il y a 300 000 ans. 

Alors comment l’évolution de notre mâchoire et de notre denture a pu modifier nos systèmes de communication ? 

Entretien avec Dan Dediu, linguiste à l’Université de Lyon 2, et co-auteur de cette étude, et avec Jean-Marie Hombert , professeur émérite de linguistique à l'Université Lyon 2 et ancien directeur d'un programme de recherche Origines de l'homme et du langage. 

La perception du champ magnétique chez l'humain

Selon une récente étude parue dans Eneuro, le cerveau humain serait sensible au champ magnétique terrestre.

Si la magnétoréception est très documenté chez de nombreuses espèces vivantes, de la bactérie, aux abeilles en passant par les pigeons, en revanche, pour l’humain, elle reste très débattue. Il existe une tendance actuelle avec différents schémas expérimentaux qui vont dans ce sens. Selon les auteurs de cette nouvelle étude, la sensibilité au champ magnétique serait une donnée sensorielle dont nous n’aurions pas conscience. 

Le protocole de l’expérience : des volontaires ont été placés dans une cage de Faraday, dans le noir avec les yeux bandés. Grâce à des bobines électromagnétiques, le champ magnétique changeait de direction. L’analyse encéphalogramme a montré qu’il y avait un changement dans l’activité du cerveau de la plupart des participants. 

Sébastien Bohler est docteur en neurobiologie et rédacteur en chef de cerveau & psycho. Il reste dans l’expectative car à ses yeux, cette étude n’est pas conclusive. Néanmoins, elle ouvre de passionnantes hypothèses, notamment en ferromagnétisme. 

En bref

- Pour la première fois, le Prix Abel, l’équivalent du Nobel de mathématiques, a été remis mardi à une femme : Karen Uhlenbeck. 

- Au Japon, des chercheurs ont obtenu un signe d’activité de cellules de mammouth.

- L’assemblée a voté la suppression du "numerus clausus » pour les étudiants en médecine.

- Il y aurait un anneau de poussière autour de Mercure.

- IMPROBABLOLOGIE : l’identité de Jack l’éventreur révélé par une analyse génétique.