La fonte des glaces en Antarctique s’accélère

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Une nouvelle étude confirme que l’Antarctique fonds six fois plus vite qu’il y a quarante ans, des chercheurs transforment des cellules cancéreuses en graisse pour stopper leur prolifération et l'évolution de la taille des pénis du Bernard-l’hermite.

En Antarctique, la fonte des glaces s’accélère

Selon une récente étude parue dans PNAS, la fonte des glaces en Antarctique s’accélère. L’Antarctique fond six fois plus vite qu’il y a quarante ans. C’est une étude qui a été réalisée à partir d’images radars satellitaires. Elle montre qu'entre 1979 et 1990, l'Antarctique perdait en moyenne 40 milliards de tonnes de masse glaciaire chaque année. Depuis 2009, on est passé à 252 milliards de tonnes par an. 

En juin dernier, dans Nature, une étude similaire avait été très relayée. Ce n’était pas les mêmes méthodes de mesures, mais que ce soit des méthodes d’altimétrie, de gravimétrie, ou comme ici, la méthode des entrées-sorties du flux des glaces, même constat, les pertes de masse de l’Antarctique s’accélère. Ce qui est d’autant plus un signal fort de la part de la communauté scientifique.

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Jusqu’à présent, on s’intéressait surtout à l’Ouest de l’Antarctique. Les chercheurs se sont également penchés sur une autre région : l'Est de l’Antarctique. Jérémie Mouginot, chercheur au CNRS est co-auteur de cette étude. Selon lui, cette zone mérite une « attention accrue ». 

La grande différence dans notre étude est que l’on montre que certains secteurs qui semblaient être à l’équilibre, ne le sont pas. En  Antarctique Est, on observe sur toute la période une légère perte de masse mais qui s’accumule à chaque fois ( …) Ce n’est pas aussi catastrophique que dans l’Ouest mais par contre, ce secteur contient le plus de glace. Cette zone mérite plus d’attention pour voir ce qui s’y passe, car il y a un potentiel énorme. En Antarctique de l’Est, le secteur affecté contient plusieurs mètres de hausse du niveau des mers. Cela ne va pas changer du jour au lendemain mais c’est un secteur critique du fait de son potentiel.

L’impact sur l’élévation du niveau des mers, c’est ce qui inquiète le plus les chercheurs. On estime que la fonte de l’Antarctique est responsable d’une montée du niveau des océans de 1, 4 cm. Pour la conversion : 360 gigatonnes de glace par an cela équivaut à 1 millimètre par an de hausse du niveau des mers.  

Alors quand on dit fonte des glaciers, on a souvent l’image d’un glaçon. Mais ce qui fait fondre, ce n’est pas l’atmosphère, il fait trop froid - quoique au Groenland cela se réchauffe aussi - la calotte Antarctique est attaquée à sa base par le réchauffement des eaux océaniques. 

C’est pour cette raison que la région Ouest est plus fragilisée que l’Est : la zone côtière est plus grande, comme c’est une péninsule, elle est en contact étroit avec l’océan, elle est donc plus sensible au réchauffement. 

Il y a deux semaines dans ce journal, on vous parlait de la hausse des températures des océans, on sait que le climat va continuer de se réchauffer. Alors quelles sont les prévisions ? Etienne Berthier est glaciologue au CNRS et au LEGOS.

Dans les projections , on a des scénarios différents, avec des scénarios catastrophes où le niveau des mers pourrait monter jusqu'à deux mètres à échéance de 2100 à cause d’un phénomène : l’emballement en Antarctique. 

La découverte de crustacés dans un lac subglaciaire

Dans le lac Mercer en Antarctique, les chercheurs ont découvert des traces de crustacés et d’invertébrés conservés sous un kilomètre de glace.  Le lac Mercer est un lac subglaciaire, isolé de l’océan et de l’atmosphère depuis des milliers d’années. 

Pendant leurs carottages, les scientifiques ne s’attendaient pas du tout à ça. On pensait trouver des microbes, mais pas une forme de vie plus élaborée. 

Pour le moment, on n’explique pas bien l’origine de ces crustacés, s'ils vivaient réellement dans le lac Mercer, ou si elles proviennent de l’océan. 

Selon David Harwood, le micro paléontologue de l’expédition, il est intéressant de penser que la vie peut exister dans des environnements aussi extrêmes ; cela reconfigure aussi notre façon de penser - notamment sur ce que nous pourrions découvrir dans l’espace. 

Transformer les cellules cancéreuses en graisse pour stopper leur prolifération

Cette semaine dans la revue Cancer Cell, des chercheurs de l’Université de Bâle ont converti des cellules cancéreuses en cellules adipeuses - autrement dit en graisse - pour stopper leur prolifération.

Ils se sont intéressés à une voie de signalisation cellulaire qui tient un rôle dans la plasticité des cellules cancéreuses. Il s’agit de la transition TEM Transition épithélio-mésenchymateuse. Un processus embryonnaire qui est réactivé par les cellules malignes et qui leur permettent de modifier leurs propriétés moléculaires. Ici, l'équipe a ciblé les cellules cancéreuses au cours de ce processus. Ils ont implanté sur des souris une forme de cancer du sein humain et ils les ont traitées avec deux médicaments que l’on utilise déjà : la rosiglitazone et le trametinib.

Leur association a activé l’adipogenèse : le processus de différenciation où les cellules deviennent des adipocytes. Les cellules qui ont été converties en graisse ne sont jamais redevenues cancéreuses et la formation de métastases a été stoppé. 

La découverte d’un nouveau type de vaisseau sanguin à l’intérieur de l'os

En 2019, il reste encore des découvertes anatomiques à faire. On se doutait de la présence d’un apport sanguin complexe dans l’os mais ce sont les progrès dans le domaine de l’imagerie qui ont permis cette découverte. Grâce aux observations au microscope à Rayon X, on sait désormais qu’un millier de capillaires sanguins traversent la totalité de l’os cortical. Ils ont été baptisé "vaisseaux trans-corticaux". Selon les chercheurs, 80% du sang artériel et 59% du sang veineux, passent par ces canaux. Leur fonctionnement exact reste à l’étude.

Les premières cultures de vaisseaux sanguins en boîte de pétri 

Par ailleurs, la semaine dernière, des chercheurs canadiens ont créé dans des boites de pétri des vaisseaux sanguins humains. C’est dans le cadre de la recherche contre le diabète que les scientifiques ont réalisé ces premières cultures à partir de cellules souches. Ils ont recréé un “environnement diabétique” afin d’avoir de la matière pour travailler. 

Les auteurs de l’étude précisent que ces organes miniatures en boîte de pétri sont très utiles pour la compréhension du diabète mais aussi pour de nombreuses maladies, telle que la maladie d’Alz­hei­mer.

Diagnostiquer la mala­die d’Alz­hei­mer par prise de sang

Selon l’étude parue lundi dans Nature Medicine, elle pourrait être diagnostiquée par une prise de sang et ce, plusieurs années avant l’apparition des premiers symptômes.

15 ans avant les premiers symptômes de déclin, la maladie d’ Alz­hei­mer provoque déjà la mort des cellules neuronales. Les restes de ces cellules circulent dans le sang et notamment une protéine, la protéine neurofilament, appelée NFL. 

L’équipe allemande a examiné le sang de 162 patients neutres et celui de 234 patients ayant une prédisposition à la maladie. Pour eux, le taux de NFL se révèle nettement supérieur. Pour la prévention d’Alz­hei­mer, c’est prometteur mais il reste encore à déterminer à partir de quand le taux de NFL devient un signe de la maladie. 

Une journée sur Saturne

Grâce à la sonde Cassini, on connait enfin la durée d’une journée sur Saturne : 10 heures, 33 minutes, et 38 secondes. C’était l’un des mystères de notre système solaire puisque la géante gazeuse n’a pas de surface solide, donc pas de point de repère pour réaliser des mesures. 

Sauf que les anneaux de Saturne réagissent aux vibrations internes de la planète, un peu comme un sismomètre. C’est donc grâce à l’analyse de leurs oscillations que l’on a pu déterminer sa vitesse de rotation. 

Pourquoi le pénis du Bernard-l’hermite est-il si long ?

Pour finir, la rubrique d’improbablologie : un biologiste américain s’intéresse à la taille des pénis du Bernard-l’hermite, s’ils sont particulièrement longs, c’est pour mieux survivre. 

Deux choses à savoir sur l’intimité de ces crustacés : ils ont en effet un sexe immense ; proportionnellement, cela représente la moitié de leurs corps. 

Ensuite, leur accouplement est l’un des moments les plus dangereux de leurs existences. Pendant leurs ébats, les crustacés sortent de leurs coquilles, au moins à mi-chemin, et risquent à tout moment de se la faire voler, et donc de mourir. 

Pour cette étude, ce biologiste a observé l’évolution de 328 spécimens. Pour lui, les crustacés ont développé cette morphologie pour "favoriser une reproduction sécurisée". Grâce à leurs grands pénis, les crustacés peuvent ainsi avoir des rapports sexuels tout en s’accrochant à leur coquille.