

De nouveaux travaux établissent des liens entre exposition à la pollution atmosphérique et risques de fausses couches et autres actualités scientifiques.
Selon une étude parue dans Nature, il existe un lien entre pollution de l’air et ce que l'on appelle les "fausses couches silencieuses", les grossesses qui échouent lors du premier trimestre. Cette vaste étude épidémiologique chinoise a été menée par les chercheurs de l’Université de Pékin. Ils ont recoupé les informations médicales de 255 000 femmes enceintes dans cette ville, entre 2009 et 2017. Elles ont été recroisées avec les données des stations de surveillance de la qualité de l’air, avec les taux de concentration des particules fines, du dioxyde de soufre, du monoxyde de carbone et d'ozone. Parmi ces femmes, 6,8% ont vécu une fausse couche lors des trois premiers mois de leur grossesse. L’étude montre que plus l’exposition à ces substances est forte, plus le risque est élevé. Si le niveau d’éducation, la profession, le lieu de travail et de résidence de ces femmes ont été pris en compte, l’étude présente toutefois des limites car elle ne prend pas en compte des biais majeurs, comme le tabagisme par exemple.
Interview avec Bénédicte Jacquemin, épidémiologiste à l’ INSERM, associée à l’IRSET, l’Institut de Recherche en Santé, Environnement et Travail.
LA_METHODE_SCIENTIFIQUE - Benedicte Jacquemin
1 min
En Bref
- Des embryons artificiels à partir de cellules souches
La revue Cell rapporte que des embryons artificiels de souris, fabriqués sans sperme ni ovule, sont parvenus à se développer dans un utérus. Il s'agit d'une première. Dans les expériences passées, l’implantation utérine s’était toujours soldée par un échec. Les chercheurs de l'Université du Texas ont créé ces fœtus de souris à partir de cellules souches pluripotentes étendues, reprogrammées en trois types de cellules embryonnaires. Mais lors de leur croissance, les fœtus portaient des malformations majeures. Nous sommes encore loin de pouvoir créer des embryons de cette façon.
- Les glaciers de l'Antarctique libèrent des résidus radioactifs
Selon une étude parue dans The Journal of Geophysical Research , les glaciers de l'Antarctique libèrent des résidus radioactifs après les essais nucléaires des années 1950. En moins de 20 ans, les Etats-Unis ont enclenché 230 détonations d’armes nucléaires dans l’océan Pacifique. Dans des carottes de glace prélevées sur un glacier américain, une équipe française a découvert du chlore 36, un isotope radioactif. Pour déterminer comment celui-ci se comporte dans le temps, ils ont ensuite prélevé différentes carottes de glace, de plusieurs époques et régions. L’étude suggère que le chlore 36 serait plus mobile que prévu, allant des profondeurs vers le haut. Ces travaux rappellent l’impact durable des armes nucléaires sur l’environnement.
En ultra-bref
- L’année 2018 est une année record de dépôt de brevets, et la moitié de ces brevets vient de Chine
- Des trilobites avaient déjà des comportements collectifs il y a 480 millions d’années
L'équipe
- Production