La première cartographie des contacts moléculaires entre l'humain et le SARS-COV-2

C’est ce qu’on appelle le contactome c’est-à-dire l’ensemble des contacts physiques entre protéines virales et protéines humaines. On connaît bien sûr, la protéine Spike qui interagit avec le récepteur ACE2 pour entrer dans les cellules humaines.

Mais après l’entrée, le virus va utiliser la machinerie cellulaire humaine, et donc interférer avec de nombreux effecteurs pour se répliquer et créer de nouveaux virions. Il s’agit donc de déterminer quelles sont ces protéines humaines, cibles directes du SARS-COV-2.

Pour cela, une équipe de recherche française a créé un système artificiel dans des levures, pour faire un criblage haut débit, c’est-à-dire tester de nombreuses combinaisons. Dans chacune d’entre elles, ils ont pris d’un côté une protéine virale et une protéine humaine et ils ont regardé si elles interagissaient ensemble, par un contact direct. Et ils ont fait ça avec toutes les protéines du SARS-COV-2 et plus de 17.000 protéines humaines.

Résultat, 200 interactions ont été identifiées, impliquant 170 protéines humaines nécessaires à l’infection virale, ce qui en fait donc de potentielles cibles thérapeutiques.

Entretien avec Caroline Demeret, directrice de recherche à l’Institut Pasteur, responsable de l’équipe interactomique virale et autrice principale de l’étude.

Les avortements légaux chutent aux Etats-Unis

Il fallait s’y attendre. Depuis l’annulation de l'arrêt Roe vs Wade en juin dernier, treize États ont fortement restreint ou interdit l’accès à l'interruption volontaire de grossesse. Selon un rapport de l’organisation américaine Society of Family Planning, dans ces territoires, en deux mois seulement, en juillet et en août 2022, on dénombrait 22.000 avortements de moins par rapport au mois d’avril 2022. Une des conséquences de cette décision était anticipée, un certain nombre de femmes se déplaçant dans les États où il est encore légal d’avoir recours à un IVG. Et dans ces territoires, le nombre a augmenté certes, mais de seulement 12.000. Cela signifie que près de 10.000 avortements ne sont sont pas déroulés, ce qui représente 6% à l’échelle nationale.

Cette diminution s'observe du moins dans un cadre légal, en sachant que les avortements clandestins, quel qu’ils soient, représentent un risque pour la santé des femmes. Une autre étude publiée mardi révèle par ailleurs une augmentation de 160% de demandes de pilule abortive par le service de télémédecine payant Aid Access, qui prescrit et envoie ces molécules depuis l'étranger.

Les baleines bleues ingurgiteraient près de 43 kilos de microplastique chaque jour

Les microplastiques sont retrouvés partout, du fond des océans au sommet des montagnes, en passant par le corps humain et ceux d’autres animaux, comme c’est le cas ici. Les chercheurs ont réalisé une modélisation, en marquant 191 baleines bleues, rorquals communs et à bosse avec un GPS pour retracer leurs parcours.

Ils ont mis en évidence que les baleines s’alimentaient à des profondeurs comprises entre 50 et 250 mètres, là où se situe une plus grande concentration de microplastiques. En connaissant la concentration dans ces zones, la taille et le nombre de bouchées des baleines, les chercheurs ont estimé que les baleines bleues ingéraient jusqu'à 10 millions de morceaux de microplastique par jour, ce qui fait de cet animal le plus grand consommateur de microplastique.

Et les auteurs de l'étude ajoutent que ce n’est pas en filtrant l’eau que ces plastiques sont ingurgités, mais parce qu’ils sont présents dans les proies. Reste à déterminer les conséquences de cette absorption…

De la musique pour soigner les cauchemars

Faire des cauchemars est un phénomène courant. Plus de 70% de la population déclare en faire relativement souvent. Ici, les patients en question souffrent de troubles anxieux de rêves. Un trouble pathologique pour lequel certaines thérapies existent, comme la thérapie par répétition d'imagerie mentale, qui consiste à trouver des issues positives aux cauchemars lors des phases d’éveil afin de les modifier la nuit. Mais tous les patients ne répondent pas au traitement.

Alors, pour tenter d’améliorer leur qualité de vie, les chercheurs ont donc testé une nouvelle thérapie non médicamenteuse agrémentée de musique. Pour mesurer son efficacité, les chercheurs ont testé deux conditions sur 36 patients. Une première uniquement avec cette thérapie de répétition, et une seconde en associant cette thérapie à de la musique. C’est-à-dire que pendant les moments où un scénario positif était imaginé, un accord de piano majeur était joué toutes les 10 secondes. Le but étant d'associer un scénario positif à la musique. Et la nuit, la moitié de ces patients dormaient avec un casque qui diffusait cette musique lors de l’entrée dans le sommeil paradoxal, au moment où les cauchemars prennent vie.

Résultat, la fréquence des cauchemars a diminué dans les deux groupes mais davantage dans celui impliquant de la musique. Et surtout les bénéfices de cette thérapie musicale étaient perceptibles encore trois mois après l’expérience. La musique n'adoucit donc pas uniquement les mœurs…

Merci à Caroline Demeret pour ses précieuses explications

Pour aller plus loin

L'étude sur la cartographie des contacts moléculaires entre hôte humain et virus (Nature Biotechnology, en anglais)

Comment le SARS-CoV-2 communique avec les cellules humaines : cartographie des contacts moléculaires (CNRS)

Rapport sur les avortements aux Etats-Unis (Society of Family Planning, en anglais)

Aux États-Unis, les avortements légaux en chute libre (Madmoizelle)

L'étude sur les pilules abortives (JAMA, en anglais)

Aux Etats-Unis, forte hausse des demandes d'envoi de pilules abortives depuis l'étranger (RTBF)

L'étude sur les microplastiques et les baleines (Nature Communications, en anglais)

Microplastiques : la quantité impressionnante absorbée par les baleines bleues (Le Point)

L'étude sur la musique et les cauchemars (Current Biology, en anglais)

L'accord majeur qui soigne les cauchemars (Techno-science)