La première évaluation sur les risques d’extinction chez les reptiles est alarmante, et autres actualités scientifiques.
Selon une étude parue hier dans la revue Nature, un cinquième des espèces de reptiles est menacé d’extinction. Pour la première fois, nous avons enfin une évaluation des risques d’extinction qui pèsent sur les reptiles… et ce risque est beaucoup plus grave que nous ne le pensions. Si nous n’avons une évaluation que maintenant, c’est que dans la recherche, il est plus facile d’obtenir des financements pour étudier des espèces emblématiques comme l’ours blanc que pour étudier la couleuvre à collier de France. On connait les risques d'extinction pour les autres tétrapodes : 40 % des amphibiens risquent de disparaitre, 25% des mammifères et 13% d’oiseaux. Selon cette étude réalisée par plus de 900 chercheurs, sur les 10.196 espèces de reptiles, 21% risque de s’éteindre. 2.150 espèces sont concernées par ce risque, en particulier les crocodiles et les tortues. Les menaces qui pèsent sur les reptiles sont les mêmes menaces que celles qui pèsent sur tous les autres animaux.
Marion Segall est chercheuse post-doctorante et spécialiste des reptiles au Muséum national d’histoire naturelle de Londres.
LA_METHODE_SCIENTIFIQUE - JDS MArion Segall
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L’ANSM engage des poursuites contre l’IHU
Hier, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a saisi la justice et engage des poursuites contre l’IHU de Marseille dirigé par Didier Raoult. Suite aux enquêtes de Mediapart et de l’Express, l’ANSM mène une enquête à l’IHU de Marseille depuis novembre dernier. Elle a remis hier ses conclusions, a saisi une nouvelle fois la justice et a engagé des poursuites à l'encontre de l'institut marseillais. Le rapport dénonce des manquements graves aux règles éthiques et aux réglementations scientifiques. L’IHU aurait notamment mené des essais cliniques sans avoir mis en place un comité de protection des personnes, ce qui est pourtant obligatoire. Les sanctions encourues sont de l’ordre administratif, financier, ordinal et pénal. L'ANSM a également annoncé qu’elle poursuivait son enquête.
Rougeole : un risque « de flambée épidémique »
Selon un rapport publié hier par l’Organisation mondiale de la santé et l’UNICEF, il existe un risque « de flambée épidémique » de rougeole. En effet, les conditions actuelles y seraient favorables. Voici un autre effet collatéral du CoVid-19 : la crise sanitaire a ralenti à l’échelle mondiale la vaccination contre cette maladie mortelle infantile, extrêmement contagieuse. Entre janvier et février 2022, les cas de rougeole ont bondi : 17.338 cas ont été repérés, et ces chiffres sont sûrement sous-estimés. Pour comparer, en 2021 à la même période, il n’y en avait que 9.665. C’est donc une augmentation de 80%. Avec 21 épidémies de rougeole importantes en 12 mois, ce rebond est un signe « des lacunes dans la couverture vaccinale mondiale ». L’Unicef et l’OMS craignent l’apparition d’épidémies de rougeole beaucoup plus graves.
Quelle est la mécanique cérébrale pour stopper les souvenirs intrusifs ?
Selon une étude parue dans la revue Journal of Neuroscience, pour lutter contre les pensées indésirables, le cerveau utilise une sorte de système d'alarme. Une équipe chinoise a mené une expérience avec une vingtaine de participants, qui devaient mémoriser un ensemble de mots pour ensuite s’en souvenir, ou s’efforcer de ne pas s’en souvenir. Pendant ce temps, des analyses simultanées par électroencéphalogramme et par IRM ont enregistré leur activité cérébrale. Lorsqu’il fallait ne pas se souvenir d’un mot, le cortex cingulaire antérieur (une région du cerveau impliquée dans le contrôle cognitif) s’active pour transmettre un signal au cortex préfrontal dorsolatéral (une région clé pour la mémoire). Selon les auteurs, le cortex cingulaire antérieur est capable de détecter l’émergence de pensées indésirables. Ces résultats pourraient avoir des implications pour traiter la dépression ou les troubles obsessionnels compulsifs.
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