La découverte du rôle de la flore intestinale en diabétologie et autres actualités scientifiques.
Voici une nouvelle preuve du pouvoir insoupçonné de nos bactéries intestinales. Dans une étude parue dans la revue Cell Reports hier, une équipe Inserm vient de découvrir que les microbiotes pouvaient être de nouvelles armes dans la lutte contre le diabète. Dans un premier temps, les chercheurs ont analysé puis comparé les échantillons sanguins de 137 patients diabétiques et non diabétiques. L’objectif était d’identifier des métabolites pouvant être associés au développement de la maladie. Ils ont découvert que les patients diabétiques possèdent moins de métabolite 4-cresol, un composé organique produit par la flore intestinale. Dans un second temps, ils ont administré - par transfert de flore - du 4-cresol à des souris diabétiques et des rats obèses. Les résultats sont particulièrement encourageants et ouvrent de nouvelles pistes thérapeutiques.
Dominique Gauguier est chercheur INSERM et professeur associé à l’Université de Kyoto au Japon et à l'Université McGill à Montréal. Il est le principal auteur de cette étude.
LA_METHODE_SCIENTIFIQUE - Dominique Gauguier
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La première détection extragalactique de molécules d’oxygène
Selon une étude parue d_ans The Astrophysical Journal,_ une équipe chinoise a pour la première fois détecté des molécules d’oxygène en dehors de notre galaxie_._ On pensait que des molécules d’oxygène seraient plus abondantes dans l’espace, mais nous n’en avons détecté que deux fois et seulement dans notre Voie lactée. Les chercheurs de l’Observatoire astronomique de Shanghai en Chine ont découvert des traces d’O2 dans une galaxie à 581 millions d’années-lumière de nous : Markarian 231. Cette galaxie génère de grandes quantités d'énergie car elle abrite un quasar et possède deux trous noirs supermassifs en son centre. En utilisant la spectroscopie et l'observation millimétrique - pour détecter les longueurs d'ondes radio émises par les molécules - ils ont repéré la signature spectrale de l’oxygène. Selon les auteurs, ce serait l’interaction de l'écoulement moléculaire entraîné par le noyau galactique actif, avec les nuages moléculaires du disque externe qui aurait permis la formation de ces molécules d’oxygène.
De la parthénogenèse chez les coccinelles
La parthénogenèse désigne la capacité de s’auto-reproduire sans fécondation. C’est commun dans le règne végétal, plus rare dans le règne animal. Une étude de la revue Journal of Zoological Systematics and Evolutionary Research décrit le premier cas de parthénogenèse chez les coccinelles. Jusqu’à présent, on pensait que les coccinelles étaient strictement sexuées. Une équipe franco-portugaise a fait la découverte, sur l’île de la Réunion, d’une espèce de coccinelle exclusivement composée de femelles. Leurs œufs non fertilisés donnent naissance à une lignée de femelles. Selon les auteurs, cela serait le fruit d’un remaniement chromosomique et/ou d’une bactérie, la Wolbachia, capable d’induire la parthénogenèse.
Des sauterelles cyborgs renifleuses de bombes
Enfin, dans une prépublication sur bioRxiv, des sauterelles cyborgs ont été conçues pour détecter des explosifs. Les sauterelles possèdent des antennes dotées de 50 000 neurones olfactifs qui détectent les odeurs chimiques. Ces neurones envoient ensuite des signaux électriques au cerveau, dans le lobe antennaire. Une équipe américaine a implanté des électrodes dans les lobes antennaires des insectes puis ont vaporisé sur eux des vapeurs de matériaux explosifs (TNT ou DNT). Ils ont découvert que chaque substance avait une signature électrique. Ils ont ensuite équipé ces sauterelles avec de minuscules sacs à dos contenant des capteurs pour, d'une part, identifier l’activité électrique des neurones, d'autre part transmette ces signaux par radio à un ordinateur. Les insectes ont ensuite été testés et fixés sur des roulettes télécommandées. La prépublication parle d’une précision de détection de produits explosifs à 80 %.
par Natacha Triou
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