De nombreuses inconnues autour du nouveau variant du SARS-CoV-2, et autres actualités scientifiques
Pour commencer ce journal, nous reviendrons sur l’émergence du nouveau variant du SARS-CoV-2. Hier, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) expliquait que « la probabilité qu’Omicron se répande au niveau mondial est élevée ». Les ministres de la santé du G7 ont appelé à une « action urgente ». Nous ne savons encore que trop peu de choses sur ce variant. Il est apparu en Afrique du Sud, région actuellement en pleine 4e vague, et Omicron a été détecté depuis dans 16 pays et territoires. Grâce aux premières séquences génomiques, des premières données d'identité ont été récoltées. Grâce à ça, nous pouvons suivre ce variant et le détecter. Ce que nous voyons avec l'élaboration de cette carte de mutations, c’est un très grand nombre de mutations : une trentaine. C’est beaucoup plus que ce qui avait été observé avec les autres variants. Nous avons des suspicions sur le fait que celui-ci puisse être plus transmissible. Le Centre Européen de Contrôle et de Prévention des Maladies a déclaré qu'« un échappement immunitaire partiel est probable ». Toutefois, avant de pouvoir le confirmer, il va falloir attendre encore quelques semaines.
Etienne Simon-Lorière est virologue à l’Institut Pasteur.
LA_METHODE_SCIENTIFIQUE - JDS Etienne Simon Lorière
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Omicron : les laboratoires testent déjà l’efficacité de leurs vaccins
Les grands laboratoires pharmaceutiques testent déjà leur vaccin anti-CoVid contre le variant Omicron. Pfizer-BioNTech, Moderna et Johnson and Johnson ont tous déclaré avoir commencé des essais pour vérifier l’efficacité de leurs vaccins respectifs contre ce variant. Selon Moderna, une mise à jour pourrait être prête début 2022. Du côté de Pfizer-BioNTech, "les laboratoires ont pris des mesures il y a des mois pour pouvoir adapter leur vaccin à ARNm dans les six semaines". Ils pourraient donc expédier des lots dans les 100 jours. Les laboratoires devraient savoir dans les deux semaines si leurs vaccins actuels est efficace contre Omicron.
Modifier le microbiome intestinal par des bactériophages
Une étude parue dans la revue Cell Reports décrit une nouvelle méthode pour modifier le microbiome intestinal, sans probiotiques ni greffes fécales. Ces chercheurs californiens ont utilisé des bactériophages, c'est-à-dire des virus qui mangent des bactéries. Pour cela, ils ont utilisé le phage M13, qui cible spécifiquement la bactérie E. Coli, et ils ont modifié M13 pour porter CRISPR-Cas9 et pour supprimer ses chromosomes. Appliqué sur des souris, les chercheurs ont ensuite vérifié les selles des rongeurs. En deux semaines, E. Coli avait quasiment disparu. C’est une étude qui reste expérimentale mais selon les auteurs, c'est une nouvelle piste pour l'édition du microbiome intestinal.
Quand est-ce que les hominidés ont perdu leurs grosses canines ?
Enfin, selon une étude parue dans la revue PNAS, nos ancêtres hominidés ont perdu leurs grosses canines assez tôt dans l’histoire de l’évolution. La divergence entre les grands singes et les premiers hominidés s’est produite il y a environ 7 millions d’années. Or, parmi les primates, notre espèce est la seule à ne pas avoir de grosses canines. Chez les chimpanzés ou les gorilles mâles, ces grosses canines sont associées à des combats pour accéder aux femelles. Une équipe japonaise a recueilli les dimensions de plus de 300 dents fossiles, qui recouvrent 6 millions d’années dévolution d’hominidés, notamment celles des dents d'Ardipithecus ramidus, un des tous premiers hominidés. Grâce à une technique d’analyse statistique, les chercheurs ont découvert qu’il y a 4,5 millions d'années, les ancêtres humains mâles ont eu des canines plus petites. L’hypothèse des chercheurs est que les femelles hominidés ont peut-être privilégié des partenaires moins agressifs.
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