

Au menu du journal des sciences : la rotation du coeur des étoiles, l’influence du lait sur la croissance des européens au paléolithique, une grosse météorite découverte en Antarctique et le sarcophage de "Golden Boy" passé au scanner.
Pourquoi le cœur des étoiles tourne moins vite que prévu ?
Le cœur des étoiles est fait de plasma… c'est-à -dire de gaz ionisé très chaud, soumis à des pressions extrêmes telles qu’il ressemble à un fluide et tourne... se mélange... et produit des perturbations. Et on sait que quand une étoile vieillit, quand ses réserves énergétiques s’amenuisent, son cœur se contracte… Cette contraction accélère la vitesse de rotation du cœur de l'étoile... c’est comme dans le patinage artistique… quand les athlètes tournent sur eux-mêmes, le fait de ramener leurs bras vers leurs corps leur permet de gagner en vitesse.
Cette accélération du noyau est donc un phénomène attendu pour des étoiles en fin de vie et que l’on peut mesurer en sondant le cœur des étoiles. Seulement, cela ne concorde pas avec les observations. La vitesse de rotation des intérieurs stellaires est beaucoup moins importante que prévu... Il y a donc un mécanisme qui les ralentit.
Pour l’expliquer, ces chercheurs et chercheuses ont modélisé numériquement les mouvements du fluide à l'intérieur des étoiles. Et au lieu d’établir un seul modèle, LE plus réaliste, ils en ont testé une centaine, en éprouvant tous les paramètres qui pourraient influencer la vitesse de rotation de ces cœurs, comme la vitesse globale des astres ou la viscosité des fluides. Résultat, c’est le champ magnétique des étoiles qui ralentit leurs cœurs.
Entretien avec Ludovic Petitdemange, chercheur CNRS au LERMA de l’Observatoire de Paris et co-auteur de l’ étude avec Christophe Gissinger de l’ENS-Paris et Florence Marcotte d'INRIA.
La tolérance au lactose serait-elle à l’origine d’une croissance plus forte en Europe ?
C’est une théorie avancée par des scientifiques qui ont analysé la taille et estimé la masse corporelle de plus de 3.500 squelettes anciens sur 300 sites, entre l’Europe et l’Asie. L’objectif initial étant d’étudier l’effet des débuts de l’agriculture et de la sédentarisation sur la stature des humains. Et ils constatent que la taille moyenne des hommes et des femmes a globalement diminué il y a 30.000 ans… jusqu’à atteindre un minimum mondial entre 8000 et 6000 ans. Sauf… en Europe… où la taille des humains a progressivement augmenté entre il y a 7000 et 4000 ans. Une tendance semblable a été observée pour la masse corporelle des individus.
Cela montre qu’une diminution globale a opéré un peu partout dans le monde AVANT la sédentarisation. Et pour expliquer la croissance exceptionnelle en Europe… les auteurs avancent qu’elle coïncidence temporellement et géographiquement avec l'apparition progressive de la tolérance au lactose, c'est-à-dire le fait d’avoir acquis la capacité à digérer le lait… grâce au gène de la lactase qui s'est répandue dans la population européenne il y a 7.400 ans. Prudence tout de même sur ces conclusions, aucun lien de causalité n’a été établi et cette théorie n’expliquerait pas tout, puisque les britanniques ont eu tendance a repetisser à la même période, alors qu’ils consommaient déjà du lait.
Une météorite de 7 kg découverte en Antarctique
7,6 kilogrammes pour être précis… ce qui est très rare, tout simplement parce que lorsqu’un objet céleste pénètre dans l’atmosphère, il chauffe et se dégrade progressivement… d’ailleurs la très grande majorité des 84 000 météorites qui tombent sur notre planète chaque année se dégradent quasi-intégralement, et ne pèse que quelques grammes une fois qu’elles atteignent le sol.
Et quand elles tombent au sol… encore faut-il les trouver ! Pour mettre toutes les chances de leur côté, cette équipe de 4 chercheurs et chercheuses est partie à la chasse aux météorites en Antarctique… parce que l’érosion des glaces par le vent permet aux anciennes météorites d’être découvertes, elles remontent à la surface... et il est facile de les repérer car les météorites contrastent avec la glace.
Les scientifiques avaient préalablement sélectionné des zones à explorer grâce à des données satellitaires. Résultat, cinq météorites ont été collectées dont cette grosse prise. Reste maintenant à les analyser pour déterminer leur composition et donc leur origine.
Le sarcophage de Golden boy est passé au scanner
Golden Boy c’est une momie de 2.300 ans attribuée à un adolescent. Son sarcophage a été découvert dans les années 20, accompagné de très nombreuses richesses, d’où son surnom. Et il n’a encore jamais été ouvert. Pour l’étudier sans l’abîmer, des chercheurs de l’Université du Caire ont procédé selon leurs termes à “un déballage numérique”, ils l’ont scanné, comme si on lui faisait passer une radio.
Ces clichés révèlent qu’il s’agit bien d’un adolescent, de 14 ans ou 15 ans, car ses dents de sagesse n’étaient pas encore sorties. Et son corps est accompagné de très nombreux accessoires funéraires… On y trouve 46 amulettes, un casque doré, ou encore des sandales… qui devaient, selon l’un des chercheurs, permettre au garçon de sortir du cercueil et de se frayer un chemin vers une seconde vie.

Merci à Ludovic Petitdemange pour ses précieuses explications
Pour aller plus loin
L'étude sur le cœur des étoiles (Science, en anglais)
Pourquoi le cœur des étoiles tourne-t-il moins vite que prévu ? (Communiqué de presse, CNRS)
L'étude sur la taille et masse corporelle des humains au paléolithique (PNAS, en anglais)
Une grosse météorite de plus de 7 kg retrouvée en Antarctique (Futura Sciences)
De nombreuses amulettes en or découvertes dans le sarcophage de « Golden Boy » (Futura Sciences)
L'étude sur Golden Boy (Frontiers in Medicine, en anglais)
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