Un pas de plus vers l'Internet quantique

On commence ce journal avec une étude parue hier dans la revue Nature et une expérience qui fait un pas de plus vers l'Internet quantique. Pour la première fois, une équipe espagnole a réussi l'intrication de deux mémoires quantiques multimodes dans deux laboratoires différents, à 10 mètres de distance. Des équipes ont déjà réussi des enchevêtrements quantiques distants mais la nouveauté, ici, c’est que les chercheurs ont atteint un record de taux d'enchevêtrement dans un système compatible avec le réseau de communication actuel. L’étude décrit des photons qu’on appelle « télécoms » (c’est-à-dire compatibles avec les fibres optiques télécom qu’on utilise tous les jours) et qui vont, à distance, pouvoir indiquer que des mémoires quantiques ont été intriquées, autrement dit qu’elles sont prêtes pour faire de la téléportation quantique et se déplacer, en théorie, sur de très longues distances. Cette étude constitue un pas significatif vers des communications quantiques à l’échelle continentale. 

Entretien avec Nicolas Gisin, professeur au département de physique appliquée de l’université de Genève. 

30 ans plus tard, la NASA retourne sur Vénus

Hier, la NASA a annoncé deux nouvelles missions spatiales sur Vénus, la fausse jumelle de la Terre… L’objectif de ces missions sera de comprendre comment ces deux planètes ont divergé pour devenir si différentes. La première mission s’appelle Davinci + : une sonde sera parachutée dans l’épaisse atmosphère toxique pour en mesurer sa composition chimique et nous saurons enfin s’il y a, oui ou non, de la phosphine dans les nuages vénusiens. C'est une mission kamikaze puisque, quelques minutes après son atterrissage, la sonde risque de fondre. La seconde mission est un orbiteur baptisé VERITAS, qui étudiera quant à lui lui la géologie de la planète, sa surface et son éventuelle activité volcanique. Les lancements de Davinci + et VERITAS sont prévus entre 2028 et 2030. 

Des formations d’écholocation pour les personnes aveugles

Selon une étude parue hier dans la revue PLoS One, une formation en écholocation aide durablement les personnes aveugles. L’écholocation consiste à envoyer des sons pour identifier son environnement grâce à l’écho. C’est ce que font les chauves ou les baleines, et c’est aussi le principe des cannes pour les personnes aveugles. Une équipe britannique a tenu pendant 10 semaines une cession de formation en écholocation avec une vingtaine de participants aveugle âgés de à 21 à 79 ans. Trois mois après cette formation, 83 % des participants, quels que soient leurs âges, ont déclaré une nette amélioration de leur qualité de vie, de leur facilité de déplacement ainsi qu'une plus grande autonomie. Selon les auteurs, les formations à l'écholocation basée sur les clics constituent un soutien de réadaptation efficace qui devrait être généralisé pour ces patients. 

Des serviettes hygiéniques détectrices d’infections urinaires

Enfin, une étude parue dans ACS Omega décrit des tampons et des serviettes hygiéniques transformés en tests d’infections urinaires. L’idée est d’obtenir un diagnostic rapide et discret pour ces maladies souvent taboues, qui touchent pourtant près d’une femme sur deux dans le monde. Une équipe indienne a donc modifié des tampons et des serviettes hygiéniques. Les fibres de cotons ont été imbibées dans un acide aminé qui réagit au contact d’une enzyme sécrétée par Candida albicans, l'agent responsable de ces infections. Le procédé est bon marché et fonctionne. L’acide aminé change de couleur pour signaler la présence de l'agent pathogène. Petit bémol toutefois : il produit une couleur rose qui n’est pas très lisible sur le sang menstruel. L’équipe cherche une autre enzyme capable de produire une couleur plus visible.