Agressions islamophobes au Royaume-Uni : le multiculturalisme en question ?

Réunion à la mosquée de Finsbury Park (Londres) consacrée aux crimes de haine contre les femmes musulmanes (octobre 2017)
Réunion à la mosquée de Finsbury Park (Londres) consacrée aux crimes de haine contre les femmes musulmanes (octobre 2017) ©Radio France - Marion L'Hour
Réunion à la mosquée de Finsbury Park (Londres) consacrée aux crimes de haine contre les femmes musulmanes (octobre 2017) ©Radio France - Marion L'Hour
Réunion à la mosquée de Finsbury Park (Londres) consacrée aux crimes de haine contre les femmes musulmanes (octobre 2017) ©Radio France - Marion L'Hour
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29% de crimes haineux en plus entre 2016 et 2017 au Royaume-Uni, voilà le chiffre officiel. Parmi ces attaques, les agressions contre les musulmans augmentent, avec des pics dans les semaines suivant les attentats et le vote pour le Brexit. De quoi remettre en cause le modèle multiculturel ?

Avec
  • Nada Afiouni Maître de conférences en civilisation britannique contemporaine à l’Université Le Havre.
  • Vincent Latour Professeur des universités en civilisation britannique à Toulouse - Jean Jaurès

Fin juin 2017, peu après l’attentat islamique de London Bridge, un homme et sa jeune cousine, tous deux musulmans, sont attaqués à l’acide sans raison apparente. Juillet 2017 : plusieurs mosquées du grand Londres reçoivent des lettres de menaces. Fin septembre 2017, quelques jours à peine à près l’attentat islamique de Parsons Green, un homme est poignardé alors qu’il quitte un centre islamique. Nasser Kurdy, chirurgien volontaire, avait sauvé plusieurs victimes de l’attentat de Manchester.

Selon le ministère de l’Intérieur britannique, ce type d’actes, en Angleterre et au Pays de Galles, a augmenté de 29 % en 2016/2017 par rapport à 2015/2016, soit plus de 80 000 crimes enregistrés par les forces de l’ordre. Ceux qui visent une religion en particulier ont connu des pics après le vote sur le Brexit en juin 2016, puis les attaques terroristes de Westminster, Manchester ou London Bridge.

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Les crimes de haine contre les mosquées et autres lieux de culte musulmans ont doublé entre mars et juillet 2016 et la même période de 2017 selon une enquête récente de la Press association. Pour tous ces événements, la police privilégie la piste du crime haineux, celui qui attaque quelqu’un pour ce qu’il est, sa couleur de peau, ses préférences sexuelles, son handicap ou sa religion. Est-ce la fin du modèle multiculturel anglo-saxon ?

Un reportage de Marion L'Hour.

Réalisé par Yassine Bouzar.

Présenté par Benoît Bouscarel.