La sécurité de l'Euro de football est une inquiétude majeure. Il y a, évidement, la menace terroriste, mais il y a également un risque dont on parle moins, mais qui est tout aussi réel, il s'agit des violences des hooligans.
L'Euro 2016 de football débute aujourd'hui avec le match d'ouverture France-Roumanie à 21 heures au Stade de France à Saint-Denis.
31 jours de compétition, 51 matchs dans 10 villes avec 2,5 millions de spectateurs et 7,5 millions de visiteurs attendus.
Un Euro sous forte tension avec l'état d'urgence et le risque terroriste, qui va mobiliser 60 000 soldats, policiers, gendarmes et personnels de la sécurité civile.
Depuis les attentats du 13 novembre et les attaques des trois kamikazes contre le Stade de France, la menace terroriste lors de l'Euro est la hantise des autorités et des spectateurs.
Cependant, il existe un autre risque dont on parle moins, mais qui reste très présent : les bagarres, incidents et violences urbaines crées par les hooligans. Un danger réel qui pourrait mobiliser de nombreuses forces de l'ordre au moment où elles sont occupées sur d'autres fronts. Des policiers et gendarmes qui devront surveiller ces supporters à risque alors qu'ils sont déjà mobilisés depuis de longs mois par l'état d'urgence.
A écouter > Supporteurs : tous hooligans ?
Comment se passeront les contacts entre les forces de l'ordre françaises et des supporters étrangers, pas tous hooligans d'ailleurs, ne parlant pas le français et ayant des habitudes et des modes d'expressions parfois éloignées des supporters français traditionnels.
A Lens, on prend ce risque particulièrement au sérieux. Tout d'abord, parce que la ville du Pas-de-Calais accueille le 16 juin dans le mythique stade du RC Lens, le Stade Bollaert un match classé à risque entre l'Angleterre et le Pays-de-Galles. Mais aussi parce qu'à Lens, le hooliganisme a laissé des souvenirs amers. En 1998, lors de la coupe du monde, des hooligans allemands avait violemment agressé un gendarme, Daniel Nivel, resté six semaines dans le coma. Les hooligans Anglais ont longtemps été les plus violents du monde, et même si aujourd'hui, le phénomène hooligan est en net recul en Angleterre, ce match est sous haute surveillance.
La Croatie, un pays qui sera présent à cet Euro, est depuis des décennies confrontée aux violences des supporters de football, que cela soit avec l'équipe nationale ou en club avec quatre groupes de supporters sous haute surveillance : les Bad Blue Boys du Dinamo Zagreb, la Torcida du Hajduk Split, l'Armada de Rijeka et la Kohorta d'Osijek. Des hooligans parmi les plus violents depuis des décennies. Même si désormais, le problème a été, enfin, pris en compte par les autorités de Zagreb.
Autre problème pour le football croate : la brouille entre supporters, les clubs et la fédération croate de football. Les fans dénoncent la corruption qui règnerait dans le football croate et souhaitent prendre le contrôle des clubs et de la fédération. A tel point que certains craignent des violences en France lors de l'Euro de la part de supporters qui souhaiteraient ainsi déconsidérer la fédération croate et entrainer ainsi des changements à la tête de la fédération. Une Fédération Croate de Football dirigée par l'ancien joueur vedette Davor Šuker (ancien joueur entre autre du Dinamo Zagreb, Seville, Real Madrid, Arsenal ou West Ham) et qui est la cible des supporters.
Pour son ancien entraineur national, Miroslav Blažević (également ancien entraineur du FC Nantes), qui a mené la Croatie en demi-finale et à la troisième place de la Coupe du Monde 1998 en France, il faut impérativement que la Fédération Croate retrouve le chemin du dialogue avec ses supporters.
M. Blazevic hooligans
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Mais il y aura quand même en France environ 10 000 supporters Croates dont environ 3 500 membres du fan club officiel des supporters de l'équipe nationale : les Uvijek Vjerni (Toujours fidèles) qui comptent 20 000 membres et 45 sections dans le monde entier. L'un des responsables des Uvijek Vjerni, Tomislav Mileis, se veux rassurant : les Uvijek Vjerni ne sont absolument pas violents.
Tomislav Mileis, dirigeant du club des supporters croates Uvijek vkerni
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A noter que du vendredi 10 juin au vendredi 10 juillet, nous vous proposons chaque matin à 7h12 des "Histoires de foot", à l'occasion de l'Euro 2016
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