
Une aciérie, une nationalisation… Cela se passe de l’autre côté des Alpes, dans le sud de la botte italienne, à Tarente. L’entreprise, c’est l’Ilva, la plus grosse aciérie d’Europe, construite ex nihilo dans les années 60 sur des terres plantées d’oliviers dans ce sud italien rural et pauvre. A l’époque c’est un grand projet de l’Etat italien : créer de l’industrie, pour produire de l’acier indispensable dans l’Italie de l’après-guerre, et pour donner de l’emploi à ce mezzogiorno déshérité.
L’Italsider, comme elle s’appelle à l’époque, est donc une entreprise publique, considérée comme stratégique par l’Etat italien, qui la privatise tout de même en 1995. Mais elle reste italienne, achetée par la famille Riva. En 2012, coup de tonnerre : la justice séquestre des installations. L’entreprise est accusée de désastre environnemental. Les investissements obligatoires pour mettre aux normes environnementales n’ont jamais été faits. La pollution fait des ravages. En décembre, l’Etat italien décide de lancer une procédure de nationalisation temporaire. Début mars, les « décrets Ilva » sont signés, qui permettent à l’Etat de prendre la main.
La justice doit décider le 28 avril du renvoi ou non en justice de 52 personnes dont les dirigeants de l’Ilva et le gouverneur de la Pouille. Reportage à Tarente d'Anais Feuga, avec Tara Schlegel.

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