
"Le Printemps de Prague" rappelle l'introduction du "socialisme à visage humain" et une certaine libéralisation. Mais ce Printemps 68 a été gommé dans l’Histoire tchèque par l'invasion des chars russes dans la foulée. Retour en République Tchèque cinquante ans plus tard, avec Nadine Epstain.
Alain Soubigou (maître de conférences au Centre d'Histoire de l'Europe centrale contemporaine (Paris I).).
Que reste-t-il de mai 68 ? En France, cinquante ans après les pavés et les barricades, historiens, sociologues et autres experts décortiquent volontiers cet "esprit de mai", se demandant dans quelle mesure ce mouvement de contestation a pu imprégner et faire évoluer la société.
Rien de tel en République tchèque. Là-bas aussi, pourtant, un vent de révolte a soufflé.
En mai 1968, c'est le "Printemps de Prague" : une expérience originale de "socialisme à visage humain", tentée par Alexander Dubček. Arrivé au pouvoir en janvier, ce réformateur introduit des mesures libérales en Tchécoslovaquie. Il veut démocratiser la vie politique, décentraliser l'économie, et il soutient aussi la liberté de la presse, d'expression et de circulation.
Mais ces réformes inquiètent les dirigeants soviétiques, et l'intervention des troupes du Pacte de Varsovie, dans la nuit du 20 au 21 août, met un terme à cette tentative de libéralisation.
Pour la démocratie, les Tchèques et les Slovaques devront attendre encore plus de vingt ans !
"Mai 68 : l’éphémère printemps de Prague". C'est un magazine signé Nadine Epstain.








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